La belle histoire de famille se poursuit à Shanghaï. Le Français Arthur Rinderknech a rejoint son cousin monégasque Valentin Vacherot en finale du Masters 1 000 chinois, après avoir battu, samedi 11 octobre, le Russe Daniil Medvedev, ancien numéro un mondial, en demi-finale du tournoi. Vainqueur 4-6, 6-2, 6-4, Arthur Rinderknech (54e) et affrontera pour le titre un joueur également novice en finale de Masters 1 000.
À Shanghaï, les deux cousins – leurs mères sont sœurs – vivent un conte de fées. Vacherot, qui ne comptabilisait qu’une victoire cette saison sur le circuit ATP (sur ses terres à Monte Carlo), joue, dans la mégapole chinoise, à un niveau que ne reflète pas son classement (204e mondial). Longtemps dédaigné dans sa jeunesse par les instances fédérales, Rinderknech, lui, est l’homme en forme du tennis français. Il réalise une fin de saison de haute volée lors de laquelle il a enchaîné les bonnes performances, et notamment un huitième de finale à l’US Open, son meilleur résultat en grand Chelem.
Le Français n’en revenait pas samedi, se prenant longuement la tête entre les mains, après la double faute du Russe qui lui donnait le gain du match. Au bord du terrain, son cousin Valentin Vacherot, abasourdi, fondait en larmes avant de l’enlacer quelques instants plus tard sur le Central. « C’est hallucinant, irréel. Personne n’aurait pu y penser », a réagi au micro Rinderknech. Le Français confiait vivre « l’un de [ses] plus grands rêves », incrédule à l’idée de disputer une finale de Masters 1 000 contre son cousin, « comme quand on jouait à 12 ans ». « Il y a deux vainqueurs aujourd’hui, il y aura deux vainqueurs demain [dimanche], il n’y aura pas de perdant », a-t-il ajouté.
« Une histoire incroyable »
Vacherot et Rinderknech sont parvenus en finale à Shanghaï avec la manière. Les deux hommes ont épinglé une palanquée de têtes de série à leur tableau de chasse, parmi lesquelles Holger Rune (10e) et Novak Djokovic (actuel 4e mais 24 titres du Grand Chelem à son actif), en quarts puis en demi-finale pour le premier ou encore Alexander Zverev (3e) et Daniil Medvedev (16e, ancien numéro un mondial) pour le second.

Le Monégasque (26 ans) est le premier joueur de la Principauté à battre un membre du top 10 et à disputer une finale sur le circuit ATP. De quatre ans son aîné, le Varois pourrait, quant à lui, devenir le premier Français vainqueur d’un Masters 1 000 – les tournois les plus importants du circuit après les quatre levées du Grand Chelem – depuis Jo-Wilfried Tsonga à Toronto en 2014. Le seul duel entre les deux cousins remonte à juillet 2018, lors d’un tournoi mineur (ITF) à Ajaccio, en Corse, où le Monégasque avait perdu en deux sets.
Au-delà de la belle histoire familiale, Rinderknech et Vacherot sont assurés de grimper au meilleur classement de leur carrière dans le prochain classement ATP. Le premier atteindra au moins le top 30 et le second intégrera pour la première fois le top 60. Vacherot vit « une histoire incroyable » à Shanghaï, l’a complimenté Novak Djokovic, jugeant que malgré ses propres pépins physiques, « le meilleur joueur (avait) gagné ». « Je dois me pincer pour y croire », a confirmé Vacherot, joueur le moins bien classé à atteindre une finale de Masters 1 000.