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Histoires Web jeudi, octobre 9
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En devenant pape le 8 mai, Léon XIV a dû, comme ses prédécesseurs, assumer l’histoire longue et complexe de l’Eglise catholique. L’exhortation apostolique Dilexi te (« Je t’ai aimé »), qui paraît aujourd’hui, constitue le texte inaugural de son pontificat, et marque de quelle manière il s’inscrit dans cette histoire.

D’abord, la continuité avec le pontificat de François est évidente, puisque Léon XIV a complété et publié un texte préparé par son prédécesseur – son titre rappelle d’ailleurs celui de la quatrième et dernière encyclique du pape argentin, Dilexit nos (« Il nous a aimés »).

Surtout, c’est toute l’histoire du christianisme, depuis la Bible hébraïque jusqu’aux dernières décennies, qui est relue par Léon XIV à l’enseigne de l’attention réservée aux plus pauvres. On y croise de grandes figures inspirantes – Augustin d’Hippone, François d’Assise – autant que de multiples chrétiens anonymes, « témoins d’une Eglise qui sort des sentiers battus ».

Lire le portrait | Article réservé à nos abonnés Léon XIV, un pape d’équilibre et d’apaisement

Cette relecture sert un objectif : le pape appelle l’Eglise catholique à se tenir à la hauteur de sa propre histoire, en vivant un réel engagement prioritaire aux côtés des plus pauvres. Le rapport que le pape entretient avec l’histoire qu’il raconte, dans laquelle il situe l’engagement des femmes autant que celui des hommes, n’est pas neutre : cette histoire, explique-t-il, oblige l’Eglise catholique. Une telle conviction se fraie un chemin entre deux bords opposés, plusieurs fois éreintés dans le texte.

Double dénonciation

D’un côté, l’ultralibéralisme, visé par les réflexions sur l’accumulation de richesses, sur le culte de la réussite individuelle ou la liberté du marché. Les arguments du pape sont moins économiques qu’anthropologiques : il dénonce des croyances illusoires comme le ruissellement des richesses, autant qu’un aveuglement difficile à briser, comme celui qui empêche de s’alarmer d’inégalités qui deviennent des « déséquilibres dramatiques ». On trouve ainsi des propos cinglants sur « la croissance de certaines élites riches qui vivent dans une bulle de conditions très confortables et luxueuses, presque dans un autre monde par rapport aux gens ordinaires ».

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