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Histoires Web mercredi, octobre 8
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Le premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, a fait une déclaration dans la cour de l’hôtel de Matignon, mercredi matin, juste avant une rencontre avec des représentants du Parti socialiste.

Les Ecologistes et les communistes sont également conviés dans la journée, avant que M. Lecornu ne rende compte à Emmanuel Macron de l’issue des négociations qu’il a entamées depuis sa démission, lundi, dans l’objectif de constituer un gouvernement à même de faire voter le projet de loi de finances pour 2026.

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Sébastien Lecornu : Merci d’avoir répondu présent pour ce petit point-presse de méthode au terme des premières vingt-quatre heures de consultation que j’ai pu avoir avec un certain nombre de forces politiques représentées à l’Assemblée nationale et au Sénat quelques jours après la démission du gouvernement, suite à un certain nombre de problèmes partisans sur lesquels je ne reviendrai pas et pour lesquels j’ai accepté la mission que m’a confiée le président de la République, au regard des trois semaines de discussions, de négociations, de paramètres aussi de fond – budgétaires et sur d’autres sujets – [pour] essayer de trouver un chemin.

Ce soir, je me rendrai à l’Elysée pour présenter au président de la République les solutions qui sont sur la table, si nous arrivons à trouver des solutions. De fait, si on voit beaucoup de choses dans la presse et beaucoup de commentaires dans la presse, notamment hier, j’ai de bonnes raisons de vous dire que, parmi les bonnes nouvelles, l’ensemble des consultations que j’ai pu avoir avec la présidente de l’Assemblée nationale, Mme Braun-Pivet, et avec le président du Sénat, Gérard Larcher, avec l’ensemble des formations politiques de l’UDI, de LIOT, des Républicains, de Place publique, du MoDem, d’Horizon, de Renaissance et d’autres, (…) il y a une volonté d’avoir pour la France un budget avant le 31 décembre de cette année.

Cette volonté crée un mouvement et une convergence, évidemment, qui éloigne les perspectives de dissolution. Enfin, ça ne suffit pas. Il faut évidemment que ce budget comporte un certain nombre de paramètres qui permettent à la France d’avancer. Je pense pouvoir dire aussi qu’il y a une énorme vigilance des formations politiques à dire : « Attention, la situation politique dans laquelle nous nous trouvons peut emporter des conséquences économiques, sociales, y compris en matière d’emploi. » Cela, évidemment, c’est un paramètre qui est absolument clé, protecteur, sur lequel nous devons aussi nous accorder.

Troisième chose, évidemment, la réduction de notre déficit, qui est clé, y compris pour la crédibilité de la signature de la France à l’étranger, notre capacité tout simplement à emprunter, donc l’impact aussi sur les taux d’intérêt, ce qui est vrai pour l’Etat, ce qui est particulièrement vrai aussi évidemment pour les ménages et les entreprises. Et tout le monde s’accorde à dire, en tout cas dans les rendez-vous que j’ai eus hier, que la cible de déficit public doit être tenue en dessous de 5 % du déficit et c’est-à-dire, en clair, entre 4,7 et 5 % de manière définitive. En tout cas, je vous rends compte de ce qui m’a été dit par les différentes formations politiques, qui témoigne d’ailleurs d’un chemin de responsabilité.

La Nouvelle-Calédonie, qui peut paraître loin de l’Hexagone mais sur laquelle, vous le savez, des textes (…) importants [sont à prendre] dans les jours qui viendront, et malheureusement la situation politique nous empêche de débuter les débats et l’adoption éventuelle de ces textes par l’Assemblée nationale et le Sénat. C’est un sujet de préoccupation majeure.

Le troisième point, c’est évidemment la situation internationale au Proche et au Moyen-Orient, en Ukraine, la question sécuritaire, l’image de la France à l’étranger où, depuis plusieurs jours, évidemment, des interrogations dans différentes capitales se posent.

Heureusement que la Ve République repose sur la solidité de la fonction présidentielle et de sa représentation à l’étranger et en Europe. En tout cas, il est clair qu’il nous faut sortir de cette situation. Cela veut donc dire aussi que cette volonté d’avoir un budget avant le 31 décembre de cette année oblige chacun à avoir une capacité à avancer, (…) pour permettre [aussi d’ailleurs] aux Françaises et aux Français d’avoir des élections municipales qui se tiennent dans les meilleures conditions.

Sur cette base, je recevrai l’ensemble des forces de la gauche républicaine ce matin et ce midi pour voir quelles sont les concessions qu’elles demandent aux autres formations politiques pour garantir cette stabilité, quelles sont les concessions qu’elles sont prêtes à faire aussi, le cas échéant, pour le permettre. Car j’ai cru comprendre qu’elles aussi souhaitaient que la France puisse se doter d’un budget avant la fin de cette année. Et donc, on le voit bien, de ce moment de difficultés, de crise, est créé aussi un moment de responsabilité [à partir duquel] j’espère pouvoir trouver un certain nombre de solutions pour les présenter ce soir au chef de l’Etat.

Qu’il me soit permis de terminer par un point qui n’est pas que technique, puisque j’ai pu voir qu’un certain nombre de Françaises et de Français s’en sont émus. Il se trouve que les membres du gouvernement, lorsqu’ils quittent leurs fonctions, ont le droit à trois mois d’indemnités lorsqu’ils n’ont pas de revenus par ailleurs. Il est évident que les ministres qui ont été ministres seulement quelques heures n’auront pas le droit à ces indemnités. J’ai décidé de les suspendre. On ne peut pas vouloir faire des économies si on ne maintient pas par ailleurs une règle d’exemplarité et de rigueur, dans la suite des autres décisions que j’ai pu prendre. J’aurais l’occasion de me réexprimer ce soir, après ou avant m’être rendu, le cas échéant, à l’Elysée à la rencontre du chef de l’Etat. Merci beaucoup.

Le Monde

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