LETTRE DE SYDNEY
A Canberra, les commentateurs et les politiques comparent cette rencontre à une histoire d’amour contrariée, l’un des partenaires multipliant les tentatives d’approche tandis que l’autre ne cesse de repousser ses avances. « Je ne comprends pas pourquoi cela a pris autant de temps », s’interrogeait le sénateur conservateur Matt Canavan le 24 septembre. Deux cent quarante-quatre jours exactement.
Le premier ministre australien, le travailliste Anthony Albanese, a dû attendre près de neuf mois avant de réussir à décrocher un entretien bilatéral avec le président américain, Donald Trump. Il a finalement rendez-vous à la Maison Blanche le 20 octobre.
Dans nombre de pays, ce délai pourrait paraître anecdotique. Sur l’île-continent, alliée des Etats-Unis depuis le pacte de sécurité Anzus, signé en 1951, et dont toute la stratégie de défense pour les décennies à venir repose sur le grand frère américain depuis la conclusion de l’accord Aukus, en septembre 2021, cette rencontre est au centre des interrogations et des débats. Elle « intervient près d’un an après l’élection de Trump en novembre 2024, ce qui est sans précédent. Une telle attente comporte des risques pour l’Australie. Les Etats-Unis sont le principal partenaire sécuritaire du pays », note ainsi Michael Fullilove, directeur du think tank Lowy Institute, avant d’ajouter que « l’alliance est assez fragile en ce moment ».
Il vous reste 78.08% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.