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Les organisations d’auto-écoles et d’inspecteurs du permis de conduire, mobilisés lundi 29 septembre, à Paris, ont fait savoir qu’ils comptaient mener d’autres actions en région chaque lundi, afin de réclamer plus de places à l’examen. « On a des délais qui sont insupportables », a expliqué Gilles Cuissot, gérant d’auto-école dans le Rhône, à l’Agence France-Presse (AFP) durant un rassemblement à la mi-journée, place de la Nation à Paris.

Les écoles de conduite et inspecteurs, réunis en intersyndicale, demandent depuis plusieurs mois l’embauche de fonctionnaires supplémentaires – 170, selon leurs revendications exprimées lundi.

Les organisateurs avertissent que cette mobilisation était un « premier round » avant des actions « conjointes » (auto-écoles et inspecteurs) chaque lundi. « Nous irons en région, avec des blocages, plein d’opérations escargot, des piquets de grève, du tractage », a détaillé à l’AFP Philippe Destarkeet, secrétaire général Snica-FO, le syndicat majoritaire d’inspecteurs.

Les organisations professionnelles, qui ont été reçues deux fois par le gouvernement ces derniers mois sans obtenir satisfaction, ont annoncé qu’elles rencontreraient, mardi, François-Noël Buffet, ministre démissionnaire auprès du ministre de l’intérieur chargé du dossier. Le ministère n’a pas confirmé dans l’immédiat.

Le ministre souligne que « le plan d’action annoncé cet été », qui prévoyait la création de 80 000 places au permis, « porte déjà ses fruits ». Il relève, dans un communiqué, que « 11 785 examens supplémentaires » ont été « enregistrés » en août 2025, « soit une augmentation de 25 % » par rapport au mois d’août 2024, et que l’augmentation devrait être de 39 % en septembre et de 59 % en octobre, par rapport aux mêmes mois en 2024. Le ministre affirme aussi que 108 postes d’inspecteur doivent être créés entre 2025 et 2026. Il y a moins de 1 500 inspecteurs en France pour près de 1,4 million d’élèves en 2023.

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Jusqu’à huit mois d’attente

En parallèle, les inscriptions au permis ont augmenté de 15 % depuis 2019, a déclaré à l’AFP Philippe Destarkeet : « Nous les inspecteurs, on fait tout ça à effectif quasiment équivalent. » Le temps d’attente pour une date d’examen est passé de quarante à quatre-vingts jours en six ans, alors que le délai légal est de quarante-cinq jours, souligne le fonctionnaire. En Ile-de-France et dans les grandes villes, ce délai peut monter jusqu’à huit mois.

Les auto-écoles en ligne n’ont pas fait grève lundi, mais soutiennent le mouvement, assure auprès de l’AFP Edouard Rudolf, président de leur fédération, la Fenaa, et PDG d’En voiture Simone.

A Lyon, Enguerrand de Boissieu a attendu quatre mois cette année pour avoir une place, raconte-t-il à l’AFP. L’avocat de 30 ans avait besoin du permis pour raisons professionnelles et parce qu’il allait devenir papa. Dans l’intervalle, il a repris « une heure par-ci, par là » pour ne pas perdre la main, une heure de conduite étant facturée entre 50 et 60 euros en France. Cette somme s’ajoute au coût initial de la formation : environ 1 800 euros dans une école traditionnelle et 1 100 euros dans une école en ligne, selon Edouard Rudolf.

Mais certains élèves ne peuvent pas payer la rallonge ou ont besoin du permis pour décrocher un emploi. « Ils nous mettent la pression, ce qui est normal. On n’a pas de réponse à leur donner », regrette Gilles Cuissot. Certains « prennent des risques » en attendant leur tour, souligne Christophe Saligot, moniteur indépendant dans les Hauts-de-Seine. Ils conduisent illégalement avec leurs proches ou trouvent de faux moniteurs sur Internet, dont certains n’ont même pas le permis, s’indigne-t-il.

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Le Monde avec AFP

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