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Le procureur financier, Jean-François Bohnert, a assuré, lundi 29 septembre, avoir poursuivi Nicolas Sarkozy sans « haine », dans le dossier dit du financement libyen, qui a valu cinq ans de prison ferme à l’ancien chef de l’Etat. Le président du tribunal judiciaire de Paris a, quant à lui, balayé les accusations d’« atteinte à l’Etat de droit ».

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Depuis sa condamnation, jeudi, par le tribunal correctionnel de Paris, pour avoir « laissé ses proches » démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi afin de financer sa campagne de 2007, l’ancien président ne cesse de fustiger une décision motivée, selon lui, par la « haine » des magistrats.

« Nous n’avons pas de haine à exprimer (…). Notre boussole, c’est le droit, c’est la règle de droit », a déclaré le chef du Parquet national financier (PNF), sur RTL. Jean-François Bohnert a par ailleurs jugé « proprement insupportables et inadmissibles » les menaces proférées depuis le jugement contre la présidente de la chambre correctionnelle qui a condamné Nicolas Sarkozy, dénoncées jusqu’au sommet de l’Etat, et qui ont conduit à l’ouverture de deux enquêtes judiciaires. « On est en train de marcher sur la tête. Quand on vient critiquer avec violence et menace de mort un tribunal, c’est l’Etat de droit qui est menacé. Et l’Etat de droit, c’est le socle de la démocratie », a ajouté le chef du PNF.

« Atteinte à l’Etat de droit »

Ce qui « est une atteinte à l’Etat de droit, ce sont des menaces contre les juges » et non un jugement « rendu minutieusement », a abondé, lundi, sur France Inter, le président du tribunal judiciaire de Paris, Peimane Ghaleh-Marzban.

Dans un entretien au Journal du Dimanche après sa condamnation, Nicolas Sarkozy a estimé que « toutes les limites de l’Etat de droit » avaient « été violées ». « Ce qui se passe dans notre pays aujourd’hui est grave. C’est une véritable dérive dans notre démocratie », a-t-il ajouté.

« Dans la pratique judiciaire, cinq ans d’emprisonnement, il y a très habituellement un mandat de dépôt », et « les menottes auraient dû être passées à la barre à M. Sarkozy », a encore expliqué Peimane Ghaleh-Marzban. Or, le fait d’assortir la décision d’un effet différé, « c’est justement avoir tenu compte de la situation professionnelle de Nicolas Sarkozy ». « J’ai l’impression que les uns et les autres découvrent la réalité de la justice de notre pays. Mais tous les jours, allez en comparution immédiate, les personnes sont incarcérées alors qu’elles peuvent faire appel », a-t-il encore assuré.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « Le Monde » publie les principaux extraits du jugement condamnant Nicolas Sarkozy : « Il s’agit donc de faits d’une gravité exceptionnelle, de nature à altérer la confiance des citoyens dans ceux qui les représentent »

Le Monde avec AFP

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