Le survol de drones, vraisemblablement russes, des aéroports de Copenhague, Stockholm et de la forteresse norvégienne d’Akershus s’inscrit dans une longue série d’intimidations de la part du Kremlin. Il survient après l’incursion dans l’espace aérien de l’Estonie de trois chasseurs russes et le survol de la Pologne et de la Roumanie par des drones de la même origine. A peu près au même moment, quatre aéroports étaient victimes de cyberattaques, dont on ne connaît pas l’auteur.
Mais l’intrusion, qu’il est difficile de juger fortuite, visait la société américaine Collins Aerospace, prestataire des systèmes d’enregistrement et d’embarquement, qui venait de remporter un contrat avec l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) portant sur un système de commandement et de contrôle de guerre électromagnétique.
Ces faits surviennent après de nombreuses autres attaques : incendies en Pologne attribués au Kremlin, brouillage du signal GPS de l’avion de la présidente de la Commission européenne, Usrula von der Leyen, et, après l’épisode des drones, de celui de la ministre espagnole de la défense, Margarita Robles, explosion de colis qui semblaient devoir survenir sur des avions de fret en vol. Evoquons aussi les assassinats ciblés d’opposants russes, les actes de sabotage et l’attentat manqué contre le président de la société allemande Rheinmetall, pourvoyeuse de matériel de guerre à l’Ukraine en juillet 2024. En 2014 déjà, l’attaque de deux dépôts de munitions à Vrbetice, en République tchèque, avait coûté la vie à deux personnes.
Ce qui est parfois qualifié de « menaces hybrides » ne doit pas conduire à édulcorer la portée de ces actions : certaines tuent ou peuvent tuer, y compris des cyberattaques, notamment lorsqu’elles visent des systèmes de signalisation routière ou ferroviaire. Les services de renseignement n’excluent pas que les Russes tentent de provoquer des attentats de grande ampleur – l’un semble avoir été déjoué –, soit directement, soit, plus probablement, par l’intermédiaire de groupes mafieux ou de cellules djihadistes.
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