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Histoires Web dimanche, septembre 28
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Le rideau se lève et le monstre sacré s’avance sur scène. Coiffé d’une parure cocar aux plumes dorées, arborant son légendaire plateau labial botoque, Raoni Metuktire s’assoit avec majesté et lève une main impériale, toisant du regard la petite foule qui l’applaudit debout. A près de 90 ans (son âge reste incertain), le chef kayapó n’a rien perdu de son charisme. Il demeure la personnalité indigène la plus connue et respectée au monde, le cacique des caciques, incarnant physiquement, et presque à lui seul, la lutte des Amérindiens du Brésil.

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Ce 9 septembre, Raoni est en tournée. Objectif : promouvoir ses Mémoires, Memórias do cacique (« souvenirs du cacique »), tout juste parus chez l’éditeur Companhia das Letras (non publiées en France). A la tombée du jour, le nonagénaire s’installe dans l’amphithéâtre du Centre culturel Banco do Brasil (CCBB Brasília), pour un prêche dans sa langue natale. « Nous devons vivre en harmonie et en paix. Nous avons une seule origine, nous sommes des frères ! », lance-t-il à son public, en majorité blanc.

L’ouvrage, très attendu, est le fruit de dizaines d’heures d’entretiens réalisés par ses petits-fils entre 2020 et 2023. « Je suis très content, mais c’était beaucoup de travail… et je suis très fatigué », confie-t-il à l’assistance. Au fil des 296 pages, où ne figure aucune date, le chef dévoile l’infinie richesse des savoirs du peuple Mebêngôkre – le vrai nom des Kayapó, installés au sud de l’Amazonie, entre les Etats du Pará et du Mato Grosso.

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