« On a dû prendre cette décision pour des raisons de sécurité publique. » La formation cycliste Israel-Premier Tech a été exclu du Tour d’Emilie, prévu le 4 octobre, a fait savoir à l’Agence France-Presse, samedi 27 septembre, Adriano Amici, le président de GS Emilia, organisateur de l’épreuve de 199 km entre Mirandola et Bologne, en Italie.
« C’est une décision que je regrette de devoir prendre d’un point de vue sportif, mais (…) je n’avais pas d’autre choix », a regretté le dirigeant. « Le climat est très lourd, il y avait trop de dangers pour les coureurs [de l’équipe] comme pour les autres. Avec notre circuit final à parcourir cinq fois, les possibilités que la course soit perturbée sont très nombreuses », a-t-il détaillé.
Le Tour d’Espagne, qui s’est déroulé du 23 août au 14 septembre, a été le théâtre de nombreuses et massives manifestations de soutien à la Palestine, qui ont perturbé plusieurs étapes. Quatre d’entre elles, dont la dernière, ont dû être écourtées par crainte de débordements.
« Coupable de graves crimes »
Le Tour d’Emilie, dont l’édition 2024 a été remportée par le Slovène Tadej Pogacar, est une épreuve ProSeries, le deuxième niveau de compétition après le World Tour, et sert de répétition générale au dernier Monument de l’année, le Tour de Lombardie, qui se courra le 11 octobre. Elle se termine par l’emblématique ascension vers le sanctuaire de la Madone de San Luca, non loin du centre historique de Bologne.
La mairie de la ville, dirigée par le Parti démocrate (centre gauche), avait réclamé cette semaine l’exclusion de la formation Israel Tech, détenue par le milliardaire israélo-canadien Sylvan Adams, alors que « le gouvernement israélien se rend coupable de graves crimes contre la population civile dans la bande de Gaza ». Son adjointe chargée des sports, Roberta Li Calzi, a salué, samedi, la décision de GS Emilia : « Il aurait été hypocrite de considérer la présence d’une équipe liée à ce gouvernement comme un fait insignifiant », écrit-elle dans un communiqué.
Le groupe Premier Tech, cosponsor, et l’équipementier qui fournit aux coureurs les vélos souhaitent, de leur côté, que la formation change de nom et enlève le terme « Israel ».