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Histoires Web samedi, septembre 27
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Qui aurait imaginé le calvaire de Kherson après sa libération de l’occupation russe, en novembre 2022 ? A l’époque, les photos de civils embrassant les soldats ukrainiens avaient fait le tour du monde, illustrant l’espoir d’une victoire prochaine pour l’Ukraine. Aujourd’hui, les habitants de la grande cité méridionale vivent sous le feu quotidien de l’artillerie et des drones de l’armée russe, retranchés sur la rive est du Dniepr, mais aussi sur quelques îles du fleuve.

Aux inondations dévastatrices provoquées par l’explosion du barrage hydraulique de Kakhovka, le 6 juin 2023, ont succédé des bombardements toujours plus menaçants. La course effrénée à l’innovation technologique a doté la Russie de drones porteurs d’explosifs, dont la portée n’a cessé de s’étendre et qui peuvent désormais frapper la grande route d’accès à Kherson, au nord. Sur les 279 000 habitants que la ville comptait avant-guerre, seuls 70 000 sont restés, adaptant leur quotidien à cette nouvelle normalité, partagé entre extérieur hostile et confinement souterrain.

Dans un rapport publié en mai, après dix mois d’enquête, les Nations unies ont conclu que la Russie commet des crimes contre l’humanité dans la région, en ciblant délibérément la population civile dans des attaques « généralisées, systématiques et menées dans le cadre d’une politique étatique coordonnée ». Cette traque impitoyable a donné lieu à une expression locale devenue emblématique : « safari humain ». Du 1er janvier au 26 août, 1 295 civils ont été victimes de drones, parmi lesquels 108 sont morts, dont un enfant, selon l’administration de Kherson. Un climat d’angoisse règne dans la ville. Dans les rues, des hommes armés de fusils d’assaut patrouillent à la recherche de drones à abattre.

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