Le groupe français Orano (ex-Areva) a annoncé vendredi 26 septembre une décision en sa faveur émanant d’un tribunal arbitral international sur la mine d’uranium de la Société des mines de l’Aïr (Somaïr) du Niger, que le régime militaire, au pouvoir depuis 2023, a annoncé en juin vouloir nationaliser.
« Le tribunal arbitral a enjoint à l’Etat du Niger de ne pas vendre, ni céder, ni même faciliter le transfert à des tiers de l’uranium produit par la Somaïr retenu en violation des droits d’Orano, comme celui-ci le demandait », affirme l’entreprise dans un communiqué.
Le tribunal concerné a été « constitué sous l’égide du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements [Cirdi] », une organisation de la Banque mondiale basée à Washington, précise le spécialiste français du cycle de l’uranium.
L’entreprise déplore, en outre, « la détention prolongée de son représentant au Niger », Ibrahim Courmo, « détenu illégalement depuis le mois de mai 2025 ». Elle « se réjouit que le Cirdi ait, à son tour, demandé à l’Etat du Niger de procéder à sa libération, conformément à la décision de la cour d’appel de Niamey, en juillet 2025 ».
S’approprier la Somaïr
Lors de la publication de ses résultats du premier semestre, l’entreprise française avait rappelé que l’Etat du Niger avait déclaré en juin 2025 son intention de s’approprier la Somaïr, coentreprise détenue depuis 1968 par Orano et Sopamin, représentante du Niger dans l’actionnariat de la société minière.
Une « étape supplémentaire dans la volonté des autorités militaires d’évincer Orano du Niger depuis leur prise du pouvoir, en 2023 », estimait l’entreprise, « malgré les nombreuses démarches d’ouverture et les tentatives de dialogue initiées par le groupe ». Orano disait vouloir « réclamer la compensation de l’ensemble de son préjudice et faire valoir ses droits sur le stock correspondant aux productions de Somaïr à date ».
L’exploitation de l’uranium au Niger est au centre d’un bras de fer entre la junte qui a pris le pouvoir en 2023 à Niamey et le groupe français Orano, un dossier qui illustre les tensions entre l’ex-puissance coloniale française et les militaires au Niger. Ces derniers ne cachent pas leur volonté de se tourner vers de nouveaux partenaires, comme la Russie ou l’Iran.