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Depuis le second mandat d’Emmanuel Macron, le système éducatif français navigue à vue. Les ministres de l’éducation nationale se succèdent à une cadence qui les réduit à gouverner par effets d’annonce. Les réformes et déclarations médiatiques s’égrainent à un rythme infernal, pour s’échouer quelques mois plus tard. L’éducation nationale semble captive des capitaines d’un jour, sans boussole ni cap. Cette valse ministérielle fait tourner l’école en rond. Groupes de niveau, uniformes, rythmes scolaires ou cours d’empathie : chaque idée reste à l’état de projet. Au-delà de l’inaction, ce pilotage incertain présente un risque : effacer l’école du débat démocratique.
Sur le terrain des classes, cette instabilité altère la crédibilité de l’institution. Enseignants et encadrants travaillent dans un flottement permanent, soumis à des directives changeantes. Or, tous les parents le savent, lorsqu’on parle d’éducation, la crédibilité vient de la constance et de la cohérence. Pour compenser, les acteurs éducatifs s’épuisent à temporiser et à faire preuve d’ingéniosité. Pire encore, la résignation semble s’installer à tous les niveaux. Depuis près de deux ans, la même phrase revient sans cesse dans la bouche des membres du personnel encadrant : « Nous avons entendu les annonces mais nous attendons les textes… ».
Les équipes éducatives, elles, doivent constamment réajuster leurs pratiques et composer avec des directives contradictoires. Exemple parlant : expliquer à un élève que les mathématiques disparaissent en 1re, puis qu’elles reviennent et qu’il y aura une nouvelle épreuve au bac, sans avoir davantage d’informations. Les oreilles de celles et ceux qui font l’école s’habituent à la cacophonie, en devenant progressivement sourdes à l’institution et en se focalisant sur le quotidien, faute d’horizon éducatif.
L’innovation, malgré la politique
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