Un « énorme meeting » du patronat dans « quelques jours ». Depuis quand les chefs d’entreprise n’avaient-ils pas lancé une opération comme celle annoncée mardi 23 septembre par Patrick Martin, le président du Medef ? Peut-être depuis le 14 décembre 1982, lorsque Yvon Gattaz, alors « patron des patrons », avait réuni 20 000 dirigeants à Villepinte pour contester la politique de François Mitterrand.
Sifflets, pétards et mégaphones, les patrons n’ont pas l’habitude de reprendre les modes de protestation des syndicats. C’est dire si, à leurs yeux, l’heure est grave. Cette fois-ci, le danger est tel qu’il faut parler haut et fort. « Nous devons revendiquer [notre] contribution essentielle au bien public », alors que « circulent frénétiquement, avec un niveau de décibels extrêmement élevé, certaines théories dangereuses pour nos entreprises », a affirmé, mardi, Patrick Martin, lors d’un évènement organisé par la banque publique Bpifrance.
La menace porte un nom, « Zucman ». La nouvelle bête noire des possédants. Celle qui les fait frissonner. Depuis la chute du gouvernement de François Bayrou, le 8 septembre, l’idée proposée par l’économiste Gabriel Zucman d’une taxe annuelle de 2 % sur les patrimoines dépassant 100 millions d’euros domine les nouvelles discussions budgétaires. Et provoque une spectaculaire levée de boucliers, bien au-delà des 1 800 ultrariches qui devraient l’acquitter.
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