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L’homme d’affaires Claude Perdriel, actionnaire majoritaire de Challenges, a annoncé, mardi 23 septembre à l’Agence France-Presse (AFP), être tombé d’accord avec LVMH pour la vente du journal au groupe appartenant au milliardaire Bernard Arnault.

La vente, qui comprend aussi les magazines Sciences et Avenir et La Recherche, aura lieu « tout début 2026 », a précisé M. Perdriel, confirmant une information de La Lettre. « L’important, c’est que le journal soit en de bonnes mains et continue avec un actionnaire déterminé à le défendre », a déclaré le patron de presse âgé de 99 ans. Selon l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM), Challenges s’est vendu à plus de 140 000 exemplaires en moyenne par numéro en 2024, contre 183 000 en 2020.

Sollicité par l’AFP, LVMH n’a pas souhaité faire de commentaires. Dans les médias, LVMH détient déjà le groupe Les Echos-Le Parisien, qui comprend les quotidiens du même nom, et Radio Classique. LVMH a aussi racheté cette année la totalité du quotidien libéral L’Opinion et du site d’actualité financière L’Agefi, dont il détenait déjà des parts.

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Préservés « leur indépendance éditoriale »

Lundi, les journalistes de Challenges ont prévenu qu’en cas de rachat Bernard Arnault devrait préserver « leur indépendance éditoriale » et ne pas faire disparaître le classement annuel des plus grandes fortunes de Challenges.

« Leur indépendance éditoriale est un élément indispensable à la crédibilité et la qualité des titres concernés », écrivent dans un communiqué commun les Sociétés des journalistes (SDJ) de Challenges et Sciences et AvenirLa Recherche ainsi que les représentants du personnel des éditions Croque Futur, qui publient ces magazines.

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« La pérennité de marqueurs forts de ces titres, comme le classement annuel des 500 fortunes professionnelles de Challenges, devra être garantie », poursuivent les signataires du texte en s’adressant, sans le nommer, au « futur repreneur ». M. Arnault et sa famille occupent la deuxième place de l’édition 2025 de cet influent classement portant sur la France. Leaders depuis 2017, ils ont été détrônés cette année par les héritiers Hermès.

En 2020, LVMH était entré à hauteur de 40 % dans le capital des éditions Croque Futur, au sein desquelles il a racheté le magazine Historia en 2023. Il était ensuite prévu que le géant du luxe rachète Science et Avenir-La Recherche, puis l’acquisition de Challenges s’est ajoutée aux négociations au début de septembre.

Dans la perspective du rachat, les journalistes des magazines et les élus du CSE (comité social et économique) de Croque Futur veulent « affirmer plusieurs principes essentiels » dans leur texte commun. Outre l’indépendance éditoriale, ils réclament que « l’ensemble des emplois ainsi que les conditions de travail actuelles » soient « préservés ». Ils insistent enfin sur « le respect des résultats de la recherche scientifique, dont la diffusion auprès du public est la raison d’être de Sciences et Avenir et de La Recherche ».

Claude Perdriel a assuré à l’AFP que Bernard Arnault était « particulièrement intéressé par la partie sciences » du rachat. « C’est avec un peu de tristesse que j’abandonne la presse après soixante ans dans cet univers », a également confié l’industriel.

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Le Monde avec AFP

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