Un sentiment d’irréalité. C’est ce qu’a ressenti la directrice d’une école de Pantin (Seine-Saint-Denis) – qui a souhaité garder l’anonymat – lorsqu’elle a appris le suicide de son amie et collègue, Christine Renon, retrouvée morte à l’école maternelle Méhul dans la même ville, le 23 septembre 2019.
L’enseignante de 58 ans, qui s’est suicidée sur son lieu de travail le samedi 21 septembre, avait pris soin d’envoyer un courrier, où elle évoquait sa fatigue et détaillait ses multiples griefs contre l’éducation nationale, à de nombreux collègues directeurs à Pantin, ainsi qu’à l’inspection d’académie. « Le mardi, on a tous reçu la lettre de Christine », se souvient son amie directrice.
Christine Renon y décrivait son épuisement total, trois semaines après le retour des vacances d’été, à cause de « ces petits riens qui occupent à 200 % notre journée ». « Aujourd’hui, samedi, je me suis réveillée épouvantablement fatiguée, écrivait-elle. Je n’ai pas confiance au soutien et à la protection que devrait nous apporter notre institution. »
Après la diffusion de cette lettre sur les réseaux sociaux, « nous avons eu un grand espoir », explique aujourd’hui la directrice pantinoise. « Malheureusement, non seulement rien n’a changé depuis, mais nos conditions de travail ont même empiré. »
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