C’est l’automne, saison des rafales et des flamboyances. Avant d’enfiler son morne habit d’hiver, la nature jette ses derniers feux ; les frondaisons se parent de rubis et d’or. Mais déjà, les arbres se dépouillent. Arrachées par les bourrasques, les feuilles s’envolent.
Les Grecs anciens nommaient cette chute « apoptosis », dont dérive le terme actuel « apoptose », qui désigne un phénomène de mort cellulaire programmée. De fait, la sénescence des feuilles est un processus actif, programmé dans les cellules végétales. Du moins, pour les arbres à feuillage caduc – dont les feuilles tombent à la fin de la saison, généralement en automne – qui vivent souvent dans des régions exposées au gel en hiver.
« En perdant leurs feuilles à l’automne, ces arbres évitent que celles-ci ne gèlent durant la saison froide », indique Jérôme Chave, écologue au CNRS (université de Toulouse). Ils préviennent aussi le risque de cassure de grands rameaux qui, s’ils étaient couverts de feuilles, retiendraient tant de neige ou de glace qu’ils pourraient céder. Par contraste, d’autres arbres gardent un feuillage persistant, même durant l’hiver. Ils vivent dans des régions méridionales moins exposées au froid, ou leurs aiguilles en sont protégées par une cuticule cireuse, comme les pins.
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