La République dominicaine a annoncé une frappe américaine sur un bateau transportant de la drogue près de ses côtes. Lors d’une conférence de presse, dimanche 21 septembre, Carlos Devers, le porte-parole de la direction antidrogue du pays, a rapporté une « frappe militaire aérienne des Etats-Unis contre une vedette rapide de narcoterroristes, transportant environ 1 000 kilos de cocaïne (…) à 80 milles nautiques [environ 150 kilomètres] au sud de l’île Beata », au sud-est de la République dominicaine.
Une source proche de l’enquête a souligné que le bateau venait « sans doute » du Venezuela : « Selon les informations dont nous disposons, ils partent de La Guajira entre la Colombie et le Venezuela, là où opèrent ces réseaux qui acheminent par des embarcations rapides de la drogue vers le territoire dominicain. (…) Les ballots que j’ai vus, ces couleurs, je ne les vois pas comme ceux de la Colombie, car ceux de la Colombie sont différents (…) un sac avec une rayure. [Les ballots détruits] ont de nombreuses rayures », a-t-il expliqué.
Une porte-parole de l’ambassade américaine présente à la conférence de presse a précisé qu’il s’agissait de la frappe évoquée par Donald Trump, vendredi, sur son réseau social Truth Social. « Les services de renseignement ont confirmé que le navire transportait des stupéfiants illicites et empruntait un couloir de narcotrafic connu, en route pour empoisonner les Américains », avait-il annoncé, ajoutant que le bateau se trouvait dans les eaux internationales.
Le président américain a déjà fait état au cours des derniers jours de plusieurs frappes contre des bateaux présentés comme appartenant à des trafiquants : une première avait selon lui fait 11 morts le 2 septembre dans les Caraïbes. Une seconde avait, toujours d’après lui, tué trois « narcoterroristes » vénézuéliens quelques jours plus tard. Mardi, le milliardaire républicain avait annoncé qu’une troisième embarcation avait été éliminée, mais sans donner plus de détail ni publier de vidéo de la frappe.
Déploiement de forces américaines dans la région
Affirmant vouloir lutter contre les cartels, Washington a déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un autre dans le Pacifique. Les Etats-Unis accusent le président vénézuélien, Nicolas Maduro, de liens avec le narcotrafic et ont offert une récompense de 50 millions de dollars pour toute information conduisant à son arrestation. Le dirigeant vénézuélien dénonce, lui, « un plan impérial visant un changement de régime pour imposer un gouvernement fantoche contrôlé par les Etats-Unis ». Le Venezuela dispose des plus grandes réserves de pétrole de la planète.
La légalité des frappes américaines contre des bateaux présentés comme appartenant à des narcotrafiquants est contestée par des experts, qui dénoncent « un permis de tuer ». Le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, a demandé vendredi à l’ONU d’enquêter sur les frappes américaines annoncées par le président Donald Trump.