Benyamin Nétanyahou déclare qu’un Etat de Palestine « mettrait en danger » Israël, à l’approche d’une reconnaissance par plusieurs pays

« Emmanuel Macron devra rendre des comptes, comme tous les responsables européens, » devant le « tribunal de l’histoire » pour l’inaction de la diplomatie française face au « désastre » en cours dans la bande de Gaza, a averti dimanche l’ex-premier ministre Dominique de Villepin, qui « approuve » toutefois l’initiative du président de reconnaître l’Etat palestinien.

« Devant l’histoire, il faudra qu’ils expliquent pourquoi ils n’ont pas tout fait, pourquoi ils n’ont pas osé franchir un certain nombre de pas quand nous connaîtrons l’étendue du désastre qui se déroule à Gaza », a-t-il déclaré au micro de Radio J.

Le chef de l’Etat devra « éventuellement » en répondre devant la justice internationale, mais l’ancien chef du gouvernement croit « davantage au tribunal de l’histoire ».

« Nous reconnaissons, nous Français, un principe de droit et un principe de justice. D’aucuns disent que c’est purement symbolique. Non. Non, ce n’est pas purement symbolique », s’est-il félicité, au sujet de la reconnaissance de l’Etat de Palestine. Aux contempteurs de ce choix, comme le Rassemblement national, qui estime que cette reconnaissance revient à accorder une victoire au Hamas, M. Villepin reproche « un péché contre l’esprit », car « le Hamas, depuis le départ, joue contre la solution politique », fait-il valoir.

Il y a, toutefois, « fort à craindre qu’à la tribune des Nations unies, demain, ce ne soit pas tant ce que dira le président de la République qui sera retenu », mais plutôt ce qu’il « n’a pas fait tout au long des derniers mois, tout comme les Européens, c’est-à-dire mettre tout son poids pour mettre fin à la tragédie humanitaire à Gaza », a déploré M. Villepin. « Nous assistons aujourd’hui à un nettoyage ethnique, à des crimes commis au quotidien par ce gouvernement [israélien] et la France ne fait pas tout ce qu’elle devrait », a-t-il insisté.