Donald Trump a tenu, mercredi 27 août à la Maison Blanche, une importante réunion sur la situation et l’avenir de la bande de Gaza. Son envoyé spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, était présent, ainsi que son prédécesseur à ce poste, Jared Kushner (également gendre du président des Etats-Unis) et Tony Blair, ancien premier ministre britannique, mais surtout envoyé spécial pour le Moyen-Orient, de 2007 à 2015, d’un quartet mené par les Etats-Unis.
On aurait pu imaginer que la famine qui menace l’enclave palestinienne et l’horreur dans laquelle sont plongés ses habitants soient à l’ordre du jour d’une telle réunion. Cependant, le Washington Post a révélé que les discussions avaient, au contraire, porté sur le projet présidentiel de transformer la bande de Gaza en « Riviera du Moyen-Orient ».
C’est la bien mal nommée « Fondation humanitaire pour Gaza » (GHF), dirigée par un évangélique très proche de la Maison Blanche, qui aurait élaboré un document de 38 pages détaillant les différentes étapes de la mise en œuvre de ce plan.
Une approche immobilière
Un tel plan a beau n’avoir, à ce stade, aucune nature officielle, il mérite d’autant plus l’attention qu’il offre un point de vue privilégié sur le mode de fonctionnement de l’administration Trump, de loin la plus antipalestinienne de l’histoire des Etats-Unis. Ce texte n’offre pas la moindre référence au droit international, de même qu’il ne considère jamais les Palestiniens comme un peuple, se bornant à évoquer les « Gazaouis ».
La logique purement transactionnelle se décline sur le mode du « deal » immobilier, cher à Trump, Witkoff et Kushner, puisqu’il s’agirait de « valoriser », en dix ans, la bande de Gaza jusqu’à 300 milliards de dollars (255 milliards d’euros, au cours actuel), contre une valeur jugée nulle aujourd’hui. On comprend alors mieux l’association de Blair à de telles discussions puisque, pendant huit ans, il avait prétendu que le développement économique des territoires palestiniens était la clé de l’apaisement du conflit israélo-palestinien.
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