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Histoires Web dimanche, septembre 21
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« Bien avant d’y travailler, j’ai le sentiment d’avoir grandi dans le Jardin des plantes, se souvient Marc-André Selosse, chercheur spécialiste de la microbiologie des sols. Je venais au Muséum d’histoire naturelle tous les mercredis avec mon grand-père. » Samedi 20 septembre, le Festival du Monde en proposait justement une visite coanimée avec Florence Rosier, journaliste au service Sciences du quotidien.

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Dans les allées du Jardin, les averses s’enchaînent mais la vingtaine de lecteurs présents tient bon. « C’est comme pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, nous nous en souviendrons encore mieux ! », lance un participant encapuché dans son poncho jaune.

Le parcours débute au pied de la galerie de paléontologie et d’anatomie comparée, sous le regard sans vie d’une statue de stégosaure, dinosaure herbivore vivant il y a 150 millions d’années. Ouvert au public en 1640, le Jardin des plantes n’en demeure pas moins l’une des plus anciennes institutions françaises. Sous le règne de Louis XIII, le lieu est déjà d’une rare modernité : les cours de botanique y sont gratuits, accessibles à tous et dispensés en français – à une époque où la majorité des enseignements se fait encore en latin.

Deux mille spécimens d’arbres

Au fil des siècles, le site accueille de nouveaux bâtiments, dont la galerie de botanique, construite en 1841, et qui possède un herbier composé de 8 millions d’échantillons de plantes. « C’est l’un des inventaires des plus complets au monde », se félicite Marc-André Selosse.

Le Muséum a également accueilli les plus grands scientifiques de leur époque, dont Jean-Baptiste Lamarck ou le comte de Buffon, dont une imposante statue est érigée au centre du Jardin, naturaliste reconnu qui a façonné le parc en l’agrandissant et en y implantant des essences de plantes venues des quatre coins du monde.

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Le Jardin des plantes s’étend aujourd’hui sur 24 hectares et regroupe près de 2 000 spécimens d’arbres. Pour Marc André Selosse, le jardin est une véritable cour de récréation. Durant le parcours, le scientifique virevolte d’arbre en arbre, inspectant certains troncs, humant des fleurs ou cueillant des feuilles pour présenter au public leurs singularités. « Le charme d’Adam c’est d’être à poil », lance le scientifique devant la foule interloquée. Une formule mnémotechnique qui fait sourire les botanistes. Comprenez : les feuilles du charme possèdent des dents à leurs extrémités, tandis que celles du hêtre sont recouvertes de poils.

Préserver le patrimoine naturel

Des serres imposantes du Muséum à l’intimité du petit jardin alpin avec ses 2 500 espèces différentes, la journaliste Florence Rosier livre historique et anecdotes sur ces endroits. Elle évoque un accès « secret »  du Muséum d’histoire naturelle menant à un réseau de catacombes et une ancienne décharge à ciel ouvert datant du Moyen-Âge sur laquelle repose désormais le labyrinthe du Jardin des plantes. La visite se termine enfin par le passage obligé à la ménagerie et ses célèbres panda roux, qui attendrissent les visiteurs à chacune de leurs apparitions.

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Dans le cadre du Festival, le botaniste Marc-André Selosse a également rencontré des lecteurs sur le parvis du Monde. L’occasion d’échanger avec eux sur l’importance de préserver notre patrimoine naturel. Parfois jugé trop engagé par ses détracteurs, le biologiste estime, lui, « militer pour porter la voix de la science ». Associations, politiques ou acteurs privés, Marc-André Selosse ne refuse aucun rendez-vous pour parler d’environnement. Face aux festivaliers s’alarmant de la lenteur de la transition écologique, le scientifique s’est montré optimiste, refusant de ne pas croire en l’homme et à sa capacité de sursaut.

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Cet événement se déroule dans le cadre du Festival du Monde, qui a pour partenaires Axa, partenaire principal, l’Agence de la transition écologique, Leboncoin, Spotify, Vins de Bordeaux et le soutien de la mairie du 13e arrondissement de Paris, de la Paris Design Week et de l’Institut français de la mode. Pour y participer, suivez ce lien.

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