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Histoires Web jeudi, septembre 18
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LETTRE DU BENELUX

Il était une sorte d’abbé Pierre première version, défenseur des mal-logés et des plus pauvres. Le voici ressemblant désormais à l’Henri Grouès « d’après », accusé de divers abus sexuels. En Wallonie et à Liège, sa ville, Germain Dufour, un prêtre-ouvrier membre de l’ordre des capucins, était une figure aussi populaire qu’admirée, voire adulée. Installé à Pierreuse, un quartier historique de celle qu’on appelle la « Cité ardente », le curé à la voix puissante semblait y faire partie des murs, comme l’écrit le trimestriel d’investigation Médor, qui vient d’enquêter sur la vie d’un homme longtemps considéré comme « une icône ». Il était tellement apprécié qu’il fut élu sénateur en 1992. Membre du parti Ecolo, il fit sensation en s’installant légèrement débraillé, cheveux en bataille et pieds nus dans ses sandales, au sein de la Haute Assemblée belge, une majestueuse et paisible salle toute de velours rouge.

Sa confortable indemnité de sénateur, le prêtre entendait la consacrer à l’extension de son Espace fraternel, un refuge pour les démunis, sans-papiers, alcooliques ou toxicomanes. Le règlement intérieur du lieu prohibait drogue et alcool, mais tolérait les relations sexuelles. Adversaire du vœu de chasteté, défenseur de la cause homosexuelle, Germain Dufour avait aussi défrayé la chronique en célébrant un mariage gay dans une église bien avant que le pays légalise, en 2003, l’union entre personnes de même sexe.

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