En réponse au déploiement de navires de guerre américains dans les Caraïbes, le Venezuela a lancé, mercredi 17 septembre, trois jours d’exercices militaires sur l’île de la Orchila, a annoncé le ministre de la défense nationale vénézuélien, à la télévision.
« Aujourd’hui, notre commandant en chef [le président Nicolas Maduro] nous a ordonné un exercice, une manœuvre de campagne baptisée “Caraïbes souveraines”. (…) Il va y avoir un déploiement important de navires de la marine bolivarienne. (…) Nous allons mettre en œuvre des actions de guerre électronique », a déclaré le général Vladimir Padrino Lopez, soulignant que le Venezuela se défend contre la « voix menaçante, vulgaire » des Etats-Unis.
« Dans cette conjoncture, nous devons élever notre préparation opérationnelle à un scénario de conflit armé en mer », a-t-il précisé, évoquant le « grand déploiement de navires nord-américains, des destroyers équipés de missiles de croisière guidés avec une puissance menaçant le Venezuela, les Caraïbes et toute l’Amérique latine ».
Caracas répond à la « menace » américaine
La télévision publique a montré des images de bateaux amphibies, de pièces d’artillerie et de navires de guerre déployés à la Orchila, où se trouve une base de la marine vénézuélienne. « Nous avons 12 navires, 22 aéronefs, y compris des chasseurs (…), 20 petits bateaux de la milice spéciale navale », a précisé le vice-amiral de la marine, Irwin Raul Pucci.
Cette île, un territoire de 43 kilomètres carrés, se trouve à 97 miles nautiques de l’Etat vénézuélien de La Guaira et proche de l’endroit où les Etats-Unis ont intercepté un bateau de pêche vénézuélien pendant huit heures ce week-end.
Washington a déployé une partie de sa flotte dans les Caraïbes, officiellement pour une opération antidrogue. Les Etats-Unis accusent Nicolas Maduro de diriger un cartel et offrent une récompense de 50 millions de dollars pour la capture du président vénézuélien. Caracas rejette ces accusations et dénonce une « menace ».
Accusations américaines « difficiles à croire »
Lundi, M. Maduro a déclaré à propos du déploiement américain qu’il y avait « une agression en cours à caractère militaire » de la part de Washington et que le Venezuela était « habilité par les lois internationales à y répondre ». Il a annoncé avoir positionné 25 000 soldats aux frontières tout en appelant la population à s’enrôler dans les milices pour « défendre la patrie ».
Un peu plus tôt dans la journée, le ministre de l’intérieur, Diosdado Cabello, a mis en avant la lutte antidrogue de son pays, accusé de narcotrafic par M. Trump, se targuant d’avoir saisi plus de 60 tonnes de drogue en 2025, la plus grande quantité saisie depuis l’année 2010. M. Cabello a jugé les accusations américaines « difficile[s] à croire », estimant que l’administration Trump cherchait un « changement de régime » au Venezuela.
Selon le président Trump, les Etats-Unis ont détruit trois embarcations contenant de la drogue qui étaient parties du Venezuela. Caracas a demandé une enquête sur le premier bateau attaqué la semaine dernière, et n’a pas fait de commentaire précis sur les deux derniers. « Concernant les trois embarcations qu’ils mentionnent, on ne sait pas. On ne sait pas. Parce qu’ils disent qu’elles transportaient de la drogue, mais qui a vu la drogue ? Ils disent que le second transportait du fentanyl. D’ici, du Venezuela, du fentanyl ? C’est difficile à croire. Très difficile à croire », a déclaré Diosdado Cabello.