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Un tribunal de Niamey a condamné à trente mois de prison ferme, mardi 16 septembre, Hassane Zada, journaliste et figure de la société civile, pour des propos « injurieux » à l’encontre du chef de la junte nigérienne, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès de son entourage. Le Niger est dirigé par un régime militaire depuis un coup d’Etat qui a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023.

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« Le verdict est tombé : Hassane Zada a écopé de deux ans et demi d’emprisonnement et 2 millions de francs CFA d’amende [plus de 3 000 euros] », a affirmé à l’AFP un membre de sa famille qui souhaite rester anonyme. M. Zada est le directeur de publication du journal régional Toubal Info et correspondant de la télévision privée Canal 3, basée à Niamey. Il est également le coordinateur régional du M62, un mouvement favorable au régime militaire, dont il a été exclu après son arrestation.

Selon le média local Direct Niger, Hassane Zada avait été placé sous mandat de dépôt à la prison de Niamey, le 25 août, pour « diffusion de données de nature à troubler l’ordre public, injure et diffamation » à l’encontre du général Abdourahamane Tiani, le chef du régime militaire. Il est accusé d’avoir tenu dans un audio qui a fuité sur WhatsApp des propos « injurieux » à l’encontre de M. Tiani. Il avait ensuite présenté des excuses au chef de la junte dans un autre audio diffusé sur le réseau social. Lors de son jugement début septembre, le parquet de Niamey avait requis cinq ans de prison contre lui.

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D’autres journalistes nigériens ont été interpellés et incarcérés depuis l’arrivée au pouvoir de la junte. Début septembre, Ali Soumana, le directeur de publication du Courrier, important hebdomadaire au Niger, a été inculpé et écroué pour « diffamation » après une plainte du premier ministre, Ali Mahamane Lamine Zeine, en lien avec un article, publié fin août, relatif à « une fraude de cigarettes » portant sur « plusieurs milliards de francs CFA » et impliquant plusieurs personnalités. En juin, deux journalistes de la radio privée Sahara FM ont été incarcérés au sud de Niamey pour « atteinte à la défense nationale » et « complot contre l’autorité de l’Etat ».

Selon l’ONG Amnesty International, les violations des droits civils et politiques ont augmenté au Niger depuis le putsch de 2023. En 2025, le Niger se classe en 83e position sur 180 pays dans le classement de la liberté de la presse établi par l’ONG Reporters sans frontières (RSF), chutant ainsi de trois places.

Le Monde avec AFP

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