FRANCE.TV – À LA DEMANDE – SÉRIE DOCUMENTAIRE
Pas de corps, ni de scène de crime, encore moins d’aveux. Dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, dans un pavillon en chantier de Cagnac-les-Mines, dans le Tarn, disparaissait une jeune infirmière de 33 ans, Delphine Jubillar. Depuis, son corps n’a pas été retrouvé et son mari, Cédric, dort en prison, accusé du meurtre de la mère de ses deux enfants. Que s’est-il réellement passé lors de cette nuit glaciale, en pleine période de Covid-19 ? Des réponses pourraient être apportées lors du procès en assises qui débutera, lundi 22 septembre, à Albi (Tarn). Près de 200 journalistes se sont accrédités.
Pour tenter de décrypter cette affaire, c’est sous la forme d’une minisérie de sept épisodes de huit minutes que le réalisateur Tom Cariou reconstitue « le puzzle fascinant de cette disparition ». Le jeune couple bat de l’aile. Delphine Jubillar a un amant, elle veut quitter son mari Cédric, peintre plaquiste décrit comme instable, joueur, fumeur de joints.
Est-ce une raison pour la tuer ? Sans corps, ni preuves tangibles, l’homme aujourd’hui âgé de 38 ans a toujours nié son implication. Ses avocats parlent d’une accusation à charge, ou par défaut. Une enquête remise en cause, des témoignages contradictoires, un contexte historique – en 2017, la France avait été marquée par l’affaire Jonathann Daval, cet homme qui avait finalement avoué avoir assassiné sa femme, après avoir participé, lui aussi, aux recherches de son corps –, tous les ingrédients sont réunis pour en faire « l’affaire de la décennie ».
Une myriade de personnages
La série nous entraîne sur les lieux du crime, à la rencontre de nombreux journalistes qui couvrent le dossier, relatent les recherches ou marches blanches organisées par les proches de la jeune femme, s’attarde sur la jeunesse de Cédric Jubillar, « ballotté de familles d’accueil en foyers pour mineurs, dans un vide affectif ponctué de violence psychologique ». Devant la caméra interviennent les avocats de Cédric Jubillar, Lolita, la cousine de Delphine Jubillar ou encore Patrice Norkowski, le maire de la commune de Cagnac-les-Mines, envahie par les caméras de télévision et les curieux de tous bords.
Est alors évoquée une myriade de personnages qui se greffent à l’énigme : l’amant de Delphine Jubillar, un codétenu de l’accusé, puis sa nouvelle compagne – qui a rapporté aux enquêteurs que ce dernier lui avait confié « à plusieurs reprises », au cours de discussions successives au parloir de la prison, qu’il avait étranglé sa femme – et même des voyantes qui orientent les enquêteurs.
Jusqu’au témoignage et à l’audition de Louis, le fils du couple, alors âgé de 6 ans, qui aurait entendu les cris de sa mère la nuit de sa disparition. Passé au scanner, le parcours du couple tente de livrer une explication à l’issue fatale. Pour Alexandre Martin, l’un des avocats de Cédric Jubillar, « en général, ce genre de disparition se traite en quelques semaines, c’est somme toute assez commun comme dossier ». Pas celui de cette « disparue du Tarn », qui occupe depuis cinq ans l’espace médiatique. En choisissant le format de la série, le réalisateur y ajoute une dimension addictive, prisée par les fans de nuits blanches devant leurs écrans. L’ensemble est didactique et exhaustif en témoignages. De quoi éclaircir un peu le mystère Jubillar.
Affaire Jubillar, anatomie d’une disparition, série documentaire de Tom Cariou (Fr., 2025, 7 × 8 min). Disponible à la demande sur France.tv.
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