Tout juste nommé premier ministre, Sébastien Lecornu avait annoncé, mercredi lors de la passation des pouvoirs avec François Bayrou, qu’il prévoyait « des ruptures », « sur le fond » et « pas que sur la forme et dans la méthode ». Le nouveau chef du gouvernement en a fait une première démonstration, samedi 13 septembre, en annonçant, dans un entretien accordé à la presse quotidienne régionale, que la suppression de deux jours fériés, hautement impopulaire et défendue par son prédécesseur, ne figurerait pas dans le projet de budget 2026.

Écouter aussi Sébastien Lecornu pourra-t-il sortir le pays de la crise politique ?
« Je souhaite que l’on épargne celles et ceux qui travaillent. C’est pourquoi j’ai décidé de retirer la suppression de deux jours fériés », explique-t-il dans cet entretien publié par plusieurs journaux dont Ouest-France, la Voix du Nord ou Sud-Ouest. Le premier ministre table sur le « dialogue avec les partenaires sociaux » pour trouver « d’autres sources de financement ».
Sébastien Lecornu déclare, par ailleurs, écarter l’idée de relancer un nouveau conclave sur les retraites : « Il n’en a jamais été question. »
« Un grand acte de décentralisation »
Le chef du gouvernement entend, cependant, mener une « discussion parlementaire moderne et franche, de très bon niveau » avec les socialistes, les Ecologistes et le Parti communiste pour sortir de l’impasse budgétaire. « Cette gauche républicaine dont on connaît les valeurs doit s’émanciper de La France insoumise, qui s’exclut elle-même de la discussion et préfère le désordre. Ce sera difficile mais nécessaire pour donner un budget au pays », dit-il.
Sébastien Lecornu tranche aussi la question d’éventuelles discussions avec le Rassemblement national (RN) : « Si vous me demandez s’il faut passer un accord politique avec le RN, la réponse est évidemment non. En revanche, refuser de discuter à l’Assemblée avec des députés élus par un tiers des Français, ça n’aurait aucun sens ».
Le premier ministre annonce également qu’il compte ouvrir des consultations « dès la semaine prochaine » en vue d’« un grand acte de décentralisation, de clarification et de liberté locale ». « Il faut que l’on définisse ce qu’on attend de l’Etat, au moment où les attentes seront de plus en plus fortes notamment sur le régalien », a-t-il déclaré dans cet entretien, en ajoutant que ces changements auraient dû être engagés après le grand débat qui avait suivi la crise des gilets jaunes.