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Le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), Mark Rutte, a annoncé, vendredi 12 septembre, le lancement d’une opération baptisée « Sentinelle orientale », après l’intrusion sans précédent de drones russes dans le ciel polonais. Cette annonce intervient le même jour que le début de manœuvres conjointes des armées russes et biélorusses.

L’opération impliquera des moyens mis à disposition par le Danemark, la France, le Royaume-uni et l’Allemagne, notamment, a-t-il précisé lors d’une conférence de presse. Le président Emmanuel Macron avait annoncé, la veille, que la France allait mobiliser trois chasseurs Rafale pour contribuer à la sécurité de l’espace aérien de la Pologne.

L’opération « Sentinelle orientale » intégrera des défenses aériennes et terrestres, a précisé le général américain Alexus Grynkewich, commandant suprême des forces alliées en Europe. « La Pologne et les citoyens de toute l’Alliance doivent être rassurés par notre réaction rapide en début de semaine et par notre annonce importante ici, aujourd’hui », a-t-il souligné, au cours de la même conférence de presse organisée au siège bruxellois de l’OTAN.

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Alors que Donald Trump a suggéré que l’incursion des drones russes en Pologne pourrait avoir été une « erreur », Mark Rutte a dénoncé un comportement « irresponsable et inacceptable ». « Nous ne pouvons pas laisser des drones russes pénétrer dans l’espace aérien allié », a insisté Mark Rutte. La Pologne, qui réfute l’hypothèse d’une erreur, a saisi le Conseil de sécurité des Nations Unies. Il doit se réunir en urgence vendredi.

Vendredi marque aussi le début des manœuvres conjointes des armées russes et biélorusses, baptisées Zapad-2025 (« Ouest-2025 »). Celles-ci se déroulent alors que la première progresse sur le front ukrainien et intensifie ses raids aériens, en dépit de tentatives diplomatiques pour mettre fin à trois ans et demi d’une offensive à grande échelle.

Les exercices Zapad sont habituellement organisés tous les quatre ans. L’édition 2025 est la première depuis le début du conflit en Ukraine, en février 2022. Celle de 2021 avait mobilisé environ 200 000 soldats russes, quelques mois avant le lancement de leur assaut.

La Pologne s’attend à des « provocations »

Selon le ministère de la défense russe, il s’agit d’exercices portant sur la gestion des unités militaires « dans le cadre de la riposte à une agression » et pour « restaurer l’intégrité territoriale » des deux pays. Ils auront lieu jusqu’à mardi en Biélorussie et en Russie ainsi qu’en mer de Barents et en mer Baltique. Une vidéo diffusée par le ministère de la défense montre des équipements militaires lourds – véhicules blindés, hélicoptères, navires – participant aux exercices.

La Pologne, la Lituanie et la Lettonie, membres de l’OTAN et voisins de la Biélorussie, voient d’un très mauvais œil l’organisation de ces manœuvres si près de leurs frontières. Toutes trois ont renforcé leur sécurité et restreint le trafic aérien dans certaines zones, et Varsovie a ordonné la fermeture complète de sa frontière avec la Biélorussie pendant leur durée.

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« Ce que fait aujourd’hui la Pologne est principalement dirigé contre elle-même », a estimé le ministre des affaires étrangères biélorusse, Maxime Ryjenkov, tandis que Moscou a demandé, jeudi, à Varsovie de « reconsidérer la décision [de fermer la frontière] dans les plus brefs délais ».

Balayant les craintes suscitées par ces manœuvres, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a assuré jeudi qu’il s’agissait d’« exercices planifiés, [qui] ne visent personne ».

A Varsovie, on s’attend toutefois « à des provocations », a déclaré vendredi le ministre coordinateur des services spéciaux polonais, Tomasz Siemoniak. Selon le vice-ministre de la défense, Cezary Tomczyk, 40 000 soldats devraient être présents à la frontière avec la Russie et la Biélorussie pour l’occasion. La Pologne et d’autres pays membres de l’OTAN doivent organiser leurs propres exercices militaires stratégiques dans les prochains jours.

L’intrusion d’une vingtaine de drones, dans la nuit de mardi à mercredi, dans l’espace aérien polonais, jugée délibérée par Varsovie et ses alliés, ce que Moscou dément, a suscité une vive émotion en Pologne et été qualifiée de provocation par les pays occidentaux. Varsovie a dû mobiliser ses avions et ceux de ses alliés de l’OTAN pour abattre les drones. Le premier ministre polonais, Donald Tusk, a estimé que l’on n’avait jamais été aussi proche d’un « conflit ouvert » depuis la seconde guerre mondiale.

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Le Monde avec AFP et Reuters

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