Il a souvent été écrit que le partage du pouvoir entre Salva Kiir, le président, et Riek Machar, le premier vice-président, était la clé de la paix, fragile, au Soudan du Sud. La fin de cet équilibre ténu est pourtant actée depuis jeudi soir. Le ministère sud-soudanais de la justice a annoncé des poursuites contre M. Machar pour « crimes contre l’humanité », « meurtre », « terrorisme et financement d’actes terroristes », « trahison » et « conspiration ». Dans la foulée, M. Kiir a publié un décret présidentiel le démettant de ses fonctions.
« Ceux qui commettent des atrocités contre le peuple du Soudan du Sud, contre nos forces armées et contre le personnel humanitaire devront rendre des comptes, peu importe leur position ou leur influence politique », tonnait, dans son communiqué, le ministère de la justice.
Riek Machar est accusé, avec sept autres personnes, d’avoir coordonné début mars une attaque contre une base militaire dans une région isolée du nord-est du pays. Menée par « l’Armée blanche », une milice aux contours flous que le pouvoir dit à la solde de M. Machar, l’attaque a fait, selon le même texte, plus de 250 morts parmi les soldats ; un major général sud-soudanais et un pilote onusien ont aussi été tués.
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