Pour l’administration américaine, N.M. est un « monstre barbare ». Réfugié originaire de Birmanie, il a été condamné pour tentative d’agression sexuelle sur une personne mentalement déficiente aux Etats-Unis en 2020. Trois ans plus tard, il a bénéficié d’une remise en liberté anticipée. Depuis, N.M. avait rejoint un monastère bouddhiste. Malgré son avis d’expulsion, les services d’immigration américains se contentaient de le voir une fois par an. Jusqu’au retour de Donald Trump à la Maison Blanche : le 19 février, N.M. a été arrêté alors qu’il se rendait à ce rendez-vous annuel. Expulsé vers le Soudan du Sud, il y est détenu dans un lieu secret depuis le 5 juillet.
L’administration américaine a fait d’anciens détenus comme N.M un exemple dans sa guerre contre l’immigration illégale. Au cours des deux derniers mois, plus d’une dizaine de migrants condamnés par le passé, généralement pour meurtre ou viol, et ayant purgé leur peine, ont été expulsés des Etats-Unis vers des pays africains avec lesquels ils n’ont aucun lien. Parmi eux, six sont actuellement détenus au Soudan du Sud. Cinq autres sont enfermés dans la prison de haute sécurité de Matsapha, en Eswatini (ex-Swaziland), dernière monarchie absolue d’Afrique.
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