Meilleures Actions
Histoires Web lundi, septembre 8
Bulletin

Les derniers mammouths se sont éteints il y a environ quatre mille ans, sur l’île Wrangel, à 140 kilomètres au nord des côtes extrême-orientales russes du district de Tchoukotka. Et, avec eux, un cortège de microbes dont on vient de retrouver une infime trace, une prouesse présentée le 2 septembre dans la revue Cell.

Benjamin Guinet (Centre de paléogénomique et Muséum d’histoire naturelle de Stockholm) et ses collègues ont passé au tamis l’ADN prélevé sur 483 échantillons de mammouths, dont certains provenant d’un spécimen vieux de 1,1 million d’années. Ils ont pu identifier des séquences attribuées à six bactéries des genres Actinobacillus, Pasteurella, Streptococcus et Erysipelothrix. Précisons que, pour ce faire, ils n’ont manipulé que de l’information génétique, et non les microbes eux-mêmes, depuis longtemps disparus.

« L’ADN microbien, c’est le cauchemar de mes collègues paléogénéticiens qui souhaitent étudier les mammouths, car il peut ressembler au génome de ceux-ci », observe Benjamin Guinet. Leur premier réflexe est donc de s’en débarrasser. Lui a fait l’inverse : « J’ai jeté toutes les données qui ressemblaient à de l’ADN d’éléphant. » Le reste a été soumis à une série de filtres pour éliminer les contaminations survenues en laboratoire, mais aussi les séquences des plantes, des champignons et des microbes qui pouvaient se trouver dans l’environnement des mammouths, sans faire partie de leur microbiote.

Il vous reste 67.56% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.