Alex Karp, le fondateur de Palantir, sait savourer une revanche : « Notre intérêt à armer les Etats-Unis d’Amérique, à nous assurer que leurs forces de défense et de renseignement aient des logiciels plus létaux et précis que ceux de leurs adversaires, a été pendant des années marginalisé et considéré comme politiquement mal avisé », a rappelé le dirigeant de la start-up californienne de traitement de données, en mai, dans sa lettre aux actionnaires, avant de se réjouir d’un changement d’ambiance dans la tech américaine : « Certains dans la Silicon Valley ont, aujourd’hui, passé un cap et commencé à suivre nos traces », a constaté M. Karp.
Ce propos illustre une vraie tendance. Ces derniers mois ont été l’occasion d’un rapprochement entre le secteur de la défense et les grandes entreprises du numérique américaines, dont certaines avaient pourtant souhaité auparavant se tenir à l’écart des activités militaires. « Il y a un virage culturel chez certaines entreprises de la tech aux Etats-Unis », décrypte Laure de Roucy-Rochegonde, directrice du centre géopolitique des technologies de l’Institut français des relations internationales.
Meta a annoncé, en mai, un partenariat pour développer, à travers sa filiale Oculus, des casques de réalité augmentée destinés à « fournir aux combattants une perception accrue et un meilleur contrôle des plateformes sur le champ de bataille ». L’entreprise de Mark Zuckerberg s’est ainsi associée à Anduril, start-up spécialiste de la défense et des drones fondée par Palmer Luckey, un soutien précoce du président américain, Donald Trump, qui avait été licencié de Facebook en 2017.
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