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Quatorze personnes se sont adressées à l’instance ad hoc de l’Eglise de France pour obtenir réparation de violences sexuelles présumées perpétrées en France par un prêtre polonais il y a plusieurs décennies, et révélées vendredi 5 septembre par Le Parisien. Selon le quotidien, Eugène Plater, prêtre proche du pape Jean Paul II, a agressé sexuellement les élèves du petit séminaire polonais de Paris dont il avait la charge des années 1960 jusqu’à la fermeture de l’établissement, en 1988.

Dans une interview à Ici Auxerre, l’homme âgé de 90 ans et qui vit dans l’Yonne reconnaît avoir commis des agressions sexuelles sur des enfants. « Des attouchements, il y en a eu, oui », et les faits ont duré « trois ou quatre ans », a déclaré le prêtre. Ce dernier, retiré, est hébergé par l’Eglise à Saint-Valérien (Yonne), a signalé à l’Agence France-Presse (AFP) le diocèse de Sens-Auxerre, disant qu’il s’agissait là d’un « devoir » de l’institution. Le diocèse a assuré qu’il n’avait « aucune trace » des faits mentionnés par Le Parisien dans le dossier du prêtre Eugène Plater et affirme n’avoir reçu aucun signalement. Contacté, l’actuel prêtre de la paroisse, Nicolas Biagui, a déclaré ne pas souhaiter s’exprimer sur le sujet.

Confrontation avec d’anciens élèves

Selon Le Parisien, le prêtre Eugène Plater avait déjà reconnu sa responsabilité en 2011 devant plusieurs victimes qui avaient décidé de le confronter lors d’une conférence d’anciens élèves, à Sens. Depuis juillet et la publication d’un article dans une revue polonaise, « 14 personnes se sont adressées à l’Inirr [Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation] », a affirmé à l’AFP Marie Derain de Vaucresson, la présidente de l’Inirr. Il s’agit de 13 hommes et d’une femme, qui étaient mineurs à l’époque des faits et qui aujourd’hui « habitent tous en Pologne », un seul parlant français, a-t-elle ajouté.

« La question pour nous est de savoir si ce petit séminaire et les prêtres qui s’y trouvaient dans le cadre de la mission polonaise à Paris sont sous la responsabilité de l’Eglise de France », a ajouté Mme Derain. « On ne peut pas laisser en rase compagne les personnes victimes, et on cherche une réponse », a-t-elle assuré. « Cette question a une dimension internationale indéniablement », a-t-elle ajouté, estimant que « le Vatican (…) ne peut pas ne pas s’en emparer ».

Créée en 2022 et financée par un fonds abondé par l’Eglise de France, l’Inirr recueille les témoignages de victimes et propose une réparation financière pouvant aller jusqu’à 60 000 euros.

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Le Monde avec AFP

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