Au Maroc, les proches de la militante Ibtissame Lachgar, condamnée à trente mois de prison, dénoncent une « justice inhumaine »

Ses avocats et son entourage redoutaient une peine importante, mais ils n’imaginaient pas un verdict aussi lourd. Parce que le code pénal marocain punit « quiconque porte atteinte à la religion islamique », la justice a condamné, mercredi 3 septembre, la militante féministe Ibtissame Lachgar, surnommée « Betty », à deux ans et demi de prison ferme et 50 000 dirhams (4 700 euros) d’amende.

Rendu en début de soirée, le jugement a provoqué la stupéfaction des proches de l’activiste, qui étaient réunis devant le tribunal de première instance de Rabat. « C’est une justice inhumaine », a déclaré sa sœur, Siham.

Le parquet, à l’origine des poursuites, reprochait à Ibtissame Lachgar d’avoir posté sur X une image d’elle vêtue d’un tee-shirt portant l’inscription « Allah is lesbian » (« Allah est lesbienne »), ainsi qu’un texte dans lequel elle affirmait : « Au Maroc, je me promène avec des tee-shirts portant des messages contre les religions, l’islam, etc. » Jugés blasphématoires, les publications avaient conduit à l’arrestation de l’activiste de 50 ans et à sa garde à vue, avant son placement en détention provisoire, le 12 août.

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