ARTE.TV – À LA DEMANDE – SÉRIE
Il s’est écoulé neuf ans – de 2015 à 2024 – entre la diffusion sur la BBC de Wolf Hall. Dans l’ombre des Tudors et celle de Wolf Hall. Le miroir et la lumière. Dans la trilogie de romans (édités en France par Sonatine) que Hilary Mantel (1952-2022) a consacrée à Thomas Cromwell (1485-1540), conseiller d’Henri VIII, le dernier volume – Le Miroir et la Lumière – commence au lendemain de l’exécution d’Anne Boleyn, le 19 mai 1536, sur laquelle s’achevait le tome précédent.
Le scénariste Peter Straughan et le réalisateur Peter Kosminsky se sont tenus à cette chronologie, si bien que les personnages qui ont survécu à la reine des mille jours semblent avoir vieilli d’un coup. Au lieu de distraire l’attention, cette irruption du passage du temps présent dans l’immédiateté du passé vient servir le récit, accentuant sa tonalité élégiaque, donnant chair à la méditation historique et intime qui fait la grandeur du texte de Hilary Mantel.
La mort de l’écrivaine en septembre 2022, deux ans après la publication du Miroir et la Lumière, ne fut pas étrangère aux difficultés des créateurs de l’adaptation télévisée (le reste est attribuable à l’économie incertaine de la télévision de service public). Ce très long livre – 1 200 pages pour raconter quatre années d’une vie, qui – avant que Hilary Mantel ne s’y intéressât – était tombée dans l’oubli, manifeste les qualités propres à l’autrice, à commencer par sa formidable faculté à pénétrer, par l’imagination, le for intérieur d’êtres disparus depuis des siècles.
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