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Histoires Web jeudi, août 21
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Si la France n’est pas plus épargnée que le reste du monde par la pollution plastique, celle-ci y reste pourtant discrète. Nos rues et nos plages sont propres, les décharges à ciel ouvert ont presque disparu, grâce à un système de collecte et de traitement des déchets ménagers piloté par les municipalités et parmi les plus efficaces au monde. De leur côté, depuis le début des années 1990 et en vertu du principe pollueur-payeur, les producteurs de biens manufacturés financent des filières de responsabilité élargie du producteur (REP) chargées de collecter et de recycler les déchets issus de leur production grâce au tri effectué par les citoyens.

Dans les pays du Nord, où la pollution plastique a été rendue invisible, elle ressurgit désormais sous une forme plus insidieuse : les microplastiques. Des études récentes ont en effet révélé leur présence massive dans l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons et les aliments que nous ingérons. Issues des textiles, tapis, rideaux ou plastiques chauffés, ces particules de moins de 10 micromètres sont invisibles, mais bien présentes dans nos organismes.

Face à cette menace sanitaire et environnementale, le sommet des Nations unies pour un traité mondial contre la pollution plastique, à Genève (Suisse) [cinquième et dernier round de négociations, qui a échoué le 15 août] avait l’ambition d’« éradiquer la pollution par le plastique » par le biais d’un accord « juridiquement contraignant » couvrant tout le cycle de vie du plastique, de la production à la gestion des déchets. Une ambition qui a fait long feu face au front commun de la pétrochimie, de ses grands clients utilisateurs de contenants plastiques et autres géants du textile synthétique et de la fast-fashion.

Ce blocage international trouve son expression en France avec le dévoiement de la mission des éco-organismes, financés et dirigés par des représentants d’entreprises manufacturières en vertu du principe, fort louable au demeurant, de pollueur-payeur. En effet, ces entreprises sont contraintes par les lois du marché d’assurer leur développement et leur profitabilité. Dans le même temps, elles doivent organiser la baisse de leur consommation de matières premières puis de la production de leurs propres produits manufacturés.

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