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En proie à une grave crise économique, la Bolivie va tourner le dos à deux décennies de gouvernements socialistes. Selon des projections d’instituts, le premier tour de l’élection présidentielle a été dominé, dimanche 17 août, par deux candidats de droite qui s’affronteront au second tour.

A la surprise générale, le sénateur de centre droit Rodrigo Paz – fils de l’ancien président Jaime Paz Zamora (1998-1993) –, arrive en tête avec 31,3 % pour Ipsos et 31,6 % selon Captura. L’ancien président de droite Jorge « Tuto » Quiroga le suit avec respectivement 27,1 % et 27,3 %, selon les mêmes estimations.

A l’issue du second tour prévu le 19 octobre, l’un d’eux succédera à Luis Arce, autrefois soutenu par l’ancien président Evo Morales (2006-2019), mais désormais en conflit avec lui. Tenu pour responsable du contexte économique difficile, le président sortant a renoncé à un second mandat.

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« C’est la fin d’un cycle »

Andronico Rodriguez, le président du Sénat également issu de la gauche, et le candidat du Mouvement vers le socialisme (MAS) au pouvoir depuis 2006, Eduardo del Castillo, n’ont pas réussi à convaincre et sont largement distancés selon les enquêtes.

Parmi les huit candidats en lice, le millionnaire de centre droit Samuel Doria Medina, qui se présentait pour la quatrième fois à la présidence, faisait figure de favori. Mais avec 19,5 % et 20,2 % des voix, selon Ipsos et Captura, il arrive en troisième position. « C’est la fin d’un cycle », a déclaré, dimanche, Jorge « Tuto » Quiroga, après avoir voté à La Paz. Cet ingénieur, qui avait assuré un intérim à la tête du pays pendant un an (2001-2002), annonce « un changement radical » en cas de victoire.

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Les candidats de droite ont promis de rompre avec le modèle étatiste instauré par M. Morales. Sous sa présidence, la pauvreté a reculé et le PIB a triplé, mais la chute des revenus gaziers depuis 2017 a plongé dans la crise le pays, marqué par une pénurie chronique de dollars et de carburant, tandis que l’inflation annuelle avoisine les 25 %, un niveau inédit depuis dix-sept ans.

Evo Morales écarté du scrutin par la justice

Evo Morales, 65 ans, espérait briguer un quatrième mandat présidentiel, mais la justice, en les limitant à deux, l’a écarté de la course. Visé par un mandat d’arrêt dans une affaire de traite de mineure qu’il conteste, l’ancien syndicaliste des planteurs de coca vit retranché dans son fief du centre du pays. En votant, Evo Morales a dénoncé un scrutin « sans légitimité », affirmant que le vote nul, qu’il a encouragé durant la campagne, allait l’emporter.

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Malgré son éviction, le premier chef d’Etat bolivien d’origine indigène garde de solides appuis dans certains bastions ruraux et autochtones. Mais son conflit avec M. Arce a fracturé le MAS, et même ceux qui ont pendant longtemps bénéficié des politiques sociales expriment aujourd’hui leur désenchantement. Outre le président et le vice-président, les près de 8 millions d’électeurs du pays doivent aussi renouveler le parlement bicaméral.

Le Monde avec AFP

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