Lorsqu’il a vu son épouse se mettre à converser sans personne face à elle, ce Brésilien a d’abord cru qu’elle essayait de parler aux morts. Quoi de plus logique, pour cet adepte du spiritisme, face à une situation aussi déroutante ? C’est pourtant bien à lui que sa femme s’adressait. Ou plutôt, à la dernière image qu’elle voyait de lui… Car Gabriela (prénom fictif en raison du secret médical), atteinte à 49 ans d’une récidive de cancer du sein avec de multiples métastases cérébrales, commençait alors à présenter des signes d’akinétopsie, une affection neurologique rare caractérisée par une perception altérée du mouvement.
Les personnes qui en souffrent ne voient qu’une « succession d’images statiques », explique le professeur Olivier Martinaud, neurologue à l’université de Caen. Un peu comme lorsque les flashs répétés d’un stroboscope figent les danseurs des boîtes de nuit dans des positions chaque fois différentes. « Cela peut être plus ou moins marqué en fonction de l’intensité du trouble : les images peuvent s’enchaîner rapidement ou à l’inverse assez lentement et, dans ces cas-là, un objet que vous voyez au loin peut, l’instant d’après, être extrêmement proche », précise-t-il.
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