Meilleures Actions
Histoires Web lundi, août 11
Bulletin

Scène de la vie japonaise, quelque part au XIXe siècle. Un archer accroupi prend une flèche dans son carquois. Il le positionne sur l’arc en appui sur sa main, se redresse. Il bande son arme, baisse la tête pour viser. Et tire. Dans le mille. Il recommence, avec exactement les mêmes gestes. Et pour cause, il s’agit d’un automate, entièrement animé par des poulies, des poids et des engrenages. Cette œuvre, plus que bicentenaire, a été créée par Hisashige Tanaka, un maître du karakuri, cet art nippon de l’animation mécanique. Des vidéos de reconstitution de ses pièces maîtresses rendent encore compte de cette maîtrise, qui, parmi les quatre flèches, allait jusqu’à « programmer » un tir à côté de la cible. Une serveuse de thé et une calligraphe écrivant quelques kanjis ont aussi pris vie grâce au talent de ce fils d’artisan, né en 1799.

Cette marque de fabrique aurait pu suffire à justifier sa présence dans cette série, car les historiens font de ses automates les ancêtres de nos robots modernes. Ils expliquent aussi sans doute le goût du Japon pour les modèles humanoïdes, contrairement à d’autres pays moins motivés par le réalisme. Mais nous l’avons choisi, car celui qui est considéré comme le père de l’entreprise bien connue Toshiba incarne un modèle d’innovation original. « Cet exemple propose des pistes oubliées sur la façon dont une société innove en temps de crise et après », explique Aleksandra Kobiljski, historienne des techniques au CNRS.

Il vous reste 79.65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.