La présidente de la fédération Les Républicains (LR) de Paris, Agnès Evren, espère trouver « d’ici [à] la rentrée un accord » avec Rachida Dati sur la législative qui doit se tenir d’ici à octobre dans la capitale et les municipales de 2026 afin d’éviter une guerre fratricide avec Michel Barnier, a-t-elle dit, mardi 29 juillet, à l’Agence France-Presse (AFP).
« J’espère que nous trouverons un accord d’ici [à] la rentrée », a affirmé la sénatrice de Paris, chargée lundi par la commission nationale d’investiture (CNI) du parti de « conduire les discussions » avec la ministre de la culture et maire du 7e arrondissement pour « bâtir une liste de rassemblement » pour les municipales.
Rachida Dati a annoncé, lundi, son intention de briguer, « quoi qu’il arrive », le siège de député laissé vacant dans la 2e circonscription de Paris par le macroniste Jean Laussucq, déclaré inéligible par le Conseil constitutionnel. Mais la CNI a officiellement investi l’ex-premier ministre Michel Barnier. La déclaration de la ministre de la culture provoque de fait un nouveau psychodrame au sein du parti de droite.
« A droite, nous avons tous la responsabilité de gagner Paris face à la gauche. C’est une exigence pour tous les Parisiens qui attendent l’alternance », a dit Agnès Evren à l’AFP, estimant que le maintien des deux candidatures enverrait « un très mauvais signal ». « Les Républicains ne peuvent gagner Paris sans Rachida Dati et Rachida Dati ne peut gagner sans LR », a assuré la présidente de la fédération de Paris, acquise majoritairement au patron de LR, Bruno Retailleau, qui a adoubé la candidature de Michel Barnier. Pour Agnès Evren, il y a trois conditions pour que la droite puisse ravir la capitale à la gauche : « une incarnation forte que nous avons déjà [avec Rachida Dati], un projet solide sur lequel nous travaillons et de l’unité ».
Ne pas « ajouter du bazar au bazar »
A l’issue de la CNI, l’ex-candidate à la présidentielle Valérie Pécresse a plaidé pour un « accord gagnant-gagnant » : Michel Barnier candidat LR à la législative et Rachida Dati à la municipale.
Pour que cet accord devienne une réalité, LR pose deux conditions : la première, que la ministre aurait acceptée, est que l’équipe des conseillers municipaux de Rachida Dati soit « majoritairement issue de LR (…) à 60-40 %, voire à 70-30 % », a souligné Agnès Evren. La seconde pose plus de problèmes, car elle demande la présence dans cette même équipe de membres de LR qui avaient sévèrement critiqué le débauchage en janvier 2024 de la maire du 7e arrondissement par Gabriel Attal pour qu’elle entre dans son gouvernement.
Côté Renaissance, le parti qui détenait le siège jusqu’à présent, on attend que la situation se clarifie à droite pour présenter éventuellement un candidat. La ministre (Renaissance) chargée du numérique, Clara Chappaz, dont le nom a circulé pour cette législative partielle, a affirmé mardi sur RMC qu’elle ne voulait pas « ajouter du bazar au bazar ».
Elle n’a pas caché cependant qu’elle souhaitait « s’engager » dans une élection mais « en temps utile » et « dans une logique de rassemblement ». « On voit bien que la situation n’est pas claire, chaque chose en son temps », a-t-elle ajouté. « On laissera Les Républicains avancer » et « le camp présidentiel répondra aussi en temps voulu » à la question d’un éventuel prétendant.