Ses proches craignent, à juste titre, que le monde l’oublie. Depuis deux ans, Mohamed Bazoum est coupé du monde, détenu au secret par ses tombeurs. Le 26 juillet 2023, celui qui avait été élu président du Niger deux ans plus tôt était renversé par des putschistes commandés par le chef de sa propre garde rapprochée, le général Abdourahamane Tiani. Depuis, il est séquestré avec son épouse, Hadiza, dans l’enceinte du palais présidentiel, à Niamey.
Strictes dès les premiers jours de captivité, leurs conditions de détention se sont encore durcies après qu’il a été accusé, en octobre 2023, de tentative d’évasion – une affaire « montée de toutes pièces », selon sa défense.
Jusqu’alors enfermés dans leur ancienne résidence présidentielle, M. et Mme Bazoum ont été transférés dans une aile voisine, sous surveillance permanente de militaires armés. Leur univers quotidien se résume à une chambre, un petit salon et un couloir de quelques mètres pour se dégourdir les jambes. Ils n’en sortent jamais. Deux cuisiniers, qui ont tenu à rester à leurs côtés, continuent de préparer leurs repas. « Mohamed Bazoum n’est pas un détenu ordinaire. Il a tenté de s’évader. Cela explique qu’on garde un œil sur lui. Quant à son épouse, rien ne l’empêche de sortir, c’est elle qui veut rester avec lui », justifie une source gouvernementale nigérienne.
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