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Elle a beau avoir 45 ans, Venus Williams n’est pas encore décidée à remiser ses raquettes. Pour preuve, après avoir pris part au double avec sa jeune compatriote Hailey Baptiste, 23 ans, le 21 juillet – victoire (6-3, 6-1) contre la paire Eugenie Bouchard-Clervie Ngounoue –, l’ancienne numéro un mondiale s’apprête à faire son entrée en lice en simple, au tournoi WTA 500 de Washington, DC, mardi 22 juillet en fin de journée (dans la nuit de mardi à mercredi, heure de France métropolitaine).

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Invitée par les organisateurs, la Californienne est opposée à une autre Américaine, Peyton Stearns, actuelle 35e mondiale. A l’image de cette dernière, âgée de 23 ans, vingt-trois des vingt-sept autres joueuses du tableau principal n’étaient pas nées quand Venus Williams distribuait ses premiers coups chez les professionnels. C’était il y a plus de trente ans, en 1994.

Vainqueure de 49 tournois en simple, dont sept du Grand Chelem (cinq Wimbledon et deux US Open) et une médaille d’or olympique à Sydney, en Australie, en 2000, Venus Williams a déjà connu une carrière exceptionnelle. Sans compter les titres, glanés en double avec sa championne de sœur, Serena (quatre Open d’Australie, deux Roland-Garros, six Wimbledon et deux US Open, entre autres) qui, elle, a pris sa retraite en 2022, à 40 ans.

Pourquoi ce nouveau tour d’honneur ? Pourquoi s’infliger un énième tournoi dans la touffeur estivale de la capitale des Etats-Unis ? « Pourquoi pas ?, a rétorqué l’intéressée en conférence de presse, le 20 juillet. J’aime jouer ici, j’adore cette surface. (…) Je suis heureuse d’être là. »

« Mon parcours de santé a été très difficile »

Si Venus Williams explique « avoir beaucoup travaillé pour pouvoir revenir », c’est que son dernier match officiel remonte au 19 mars 2024, à Miami (Floride), où elle s’était inclinée contre la Russe Diana Shnaider (3-6, 3-6). Quelques semaines plus tard, elle subissait une ablation de fibromes utérins, des tumeurs bénignes mais qui peuvent être très douloureuses et invalidantes, qui la faisaient souffrir depuis des dizaines d’années. « Mon parcours de santé a été très difficile. A cette période, l’an dernier, je me préparais à être opérée. Je ne pensais même pas au tennis », a-t-elle retracé devant les médias.

Depuis, Venus Williams a disparu du classement WTA (Women’s Tennis Association, le classement des meilleures joueuses mondiales). Mais l’envie est intacte. « Je ne sais pas encore ce que me réserve la suite. Peut-être qu’il y aura autre chose, peut-être pas. Je suis juste ici, maintenant », a insisté la joueuse.

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Ce retour tardif rappelle celui de Martina Navratilova. En 2004, la Tchèque naturalisée américaine, alors âgée de 47 ans et 8 mois, avait remporté un match au premier tour de Wimbledon, devenant ainsi la tenniswoman la plus âgée à s’imposer en simple dans l’ère Open, qui a commencé en 1968. Un exemple de longévité que la Californienne, qui affirme ne pas chercher à battre de records, contribue aujourd’hui à prolonger.

Une personnalité engagée

Venus Williams n’est pas qu’un grand nom de son sport, elle est aussi une femme d’affaires accomplie qui a notamment lancé sa propre marque de vêtements, EleVen. Elle est surtout une personnalité engagée. En mars, dans une tribune publiée dans Vogue, elle revenait sur sa victoire à Wimbledon en 2000, lors de laquelle le lauréat du tableau masculin avait perçu 47 500 livres sterling de plus qu’elle. Ce n’est qu’en 2008, toujours sur le gazon londonien, qu’elle bénéficiera enfin d’une prime équivalente. « Le tennis reflète les inégalités de la société. Il faut les combattre partout », écrivait-elle alors.

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A cette occasion, elle avait aussi tenu à rappeler : « Le sexisme n’est pas plus un problème de femmes que le racisme n’est un problème que pour les Noirs. Rien ne sera possible sans l’implication des hommes. » L’athlète, qui a grandi dans la ville pauvre de Compton, près de Los Angeles, soutient, par ailleurs, activement des programmes éducatifs à destination d’adolescentes de quartiers défavorisés. « Quand les femmes réussissent, la famille s’épanouit et l’économie aussi. Nous sommes tous gagnants », insistait-elle.

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A Washington, Venus Williams ne se fixe aucun objectif. Elle souhaite avant tout « retrouver du plaisir sur le court » et « respecter son propre rythme ». « Pour l’instant, je suis juste là, et qui sait ? Peut-être qu’il y aura autre chose. Je ne dévoile pas mes cartes », a-t-elle lancé, énigmatique sur la suite de son aventure. Sportive hors norme, militante et cheffe d’entreprise : l’Américaine continue d’écrire son histoire avec la même détermination.

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