Le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a annoncé, lundi 21 juillet, la création de deux nouvelles aires marines protégées, comme il l’avait promis lors de la troisième conférence de l’ONU sur les océans qui s’est tenue en juin en France. L’une est située en mer Ionienne, au sud de la mer Adriatique, l’autre dans l’archipel des Cyclades, en mer Egée.
Rappelant la tradition maritime de son pays situé en Méditerranée orientale avec environ 13 600 kilomètres de littoral et des dizaines d’îles, le premier ministre a souligné que la création de nouvelles aires marines vise à « honorer cet héritage marin unique et à le protéger pour les générations futures », dans un message vidéo diffusé par ses services.
Selon Kyriakos Mitsotakis, « ces parcs seront parmi les plus grandes zones marines protégées de toute la Méditerranée. Ils nous permettront d’atteindre l’objectif de protéger 30 % de nos eaux territoriales d’ici à 2030, bien avant l’échéance prévue ».
Plusieurs pays ont profité de la conférence onusienne à Nice, dans le sud de la France, pour annoncer de nouvelles aires marines protégées et des mesures d’interdiction du chalutage, dont la Grèce, le Brésil, ou l’Espagne, sur le quart de ses mers.
Coopération avec la Turquie
Dans la foulée la Turquie, pays frontalier et dont la côte occidentale est proche des îles égéennes, a réagi à cette annonce, soulignant que « toute action unilatérale doit être évitée dans les mers fermées ou semi-fermées telles que la mer Egée et la Méditerranée ».
« Le droit maritime international encourage la coopération entre les Etats côtiers de ces mers, y compris sur les questions environnementales. Dans ce contexte, nous tenons à rappeler que notre pays, en tant qu’Etat côtier de la mer Egée, est toujours disposé à coopérer avec la Grèce », a précisé un communiqué du ministère des affaires étrangères turc. « La Turquie annoncera également ses projets visant à protéger l’environnement dans les zones maritimes dans les prochains jours », poursuit ce texte.
Membres de l’OTAN mais avec des différends historiques en ce qui concerne la délimitation des eaux en mer Egée, Athènes et Ankara avaient signé, en 2023, un accord « de bon voisinage » visant à apaiser les tensions créées souvent entre eux.
De son côté, le premier ministre grec a expliqué que, dans ces zones marines protégées, « la pratique extrêmement destructrice du chalutage de fond sera interdite ». Il a promis d’œuvrer avec « les communautés locales, les pêcheurs, les scientifiques, mais aussi avec des partenaires mondiaux, pour faire de ces parcs des exemples de ce qui est possible ». « En faisant cela, la Grèce peut être une voix pour la mer, en Europe, mais aussi au-delà », a-t-il conclu.
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Fin mai, Athènes avait interdit la pêche au chalut de fond dans les eaux de la petite île de Fourni et de six îlots inhabités proches, situés dans le centre de la mer Egée, pour protéger des récifs coralliens d’une exceptionnelle richesse récemment identifiés. La Grèce va interdire le chalutage de fond dans les parcs marins nationaux d’ici à 2026, et dans l’ensemble des aires marines protégées d’ici à 2030, devenant ainsi le premier pays en Europe à prendre une mesure de cette envergure.