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Histoires Web mardi, juillet 22
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Tee-shirts blancs estampillés « INRAP » et pantalons de travail maculés de terre, ils sont au total une trentaine à s’activer sur le site du « quartier des artisans » de Gergovie, près de Clermont-Ferrand. Ceux qui creusent, dépoussièrent et évacuent les seaux remplis de pierres et de sédiments, sous le soleil matinal de ce 17 juillet, sont, pour la plupart, des étudiants issus d’universités de toute la France, de la première année de licence au master. Tous les étés depuis 2022, une vingtaine d’entre eux rejoint le chantier d’environ 1 000 mètres carrés pour « se former aux techniques de fouilles, en parallèle des enseignements théoriques qu’ils reçoivent dans leur université », souligne Yann Deberge, archéologue à l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) et chef de chantier. Ce plateau de 70 hectares surplombant la vallée a autrefois accueilli la capitale du peuple des Arvernes.

La tâche n’est pas facile, car ils ne sont pas les premiers à avoir tenté d’extraire le passé de Gergovie. Depuis 1861, au moins quatre campagnes de fouilles se sont succédé, laissant parfois des « traces invasives », selon les termes de Yann Deberge. « C’est un handicap dont on a voulu faire une force », affirme-t-il. Avant de se replonger dans l’époque gauloise, les archéologues ont consacré deux ans à l’étude des fouilles antérieures : ils les ont cartographiées et ont mené un travail d’archives pour se faufiler dans la tête de leurs prédécesseurs, retrouver leur façon de travailler, d’enregistrer leurs résultats… le tout en menant leur propre exploration.

L’étendue de terre mise à nu qui est présentée ce jour-là aux journalistes se lit comme « une fresque chronologique ». D’ouest en est, on remonte le temps, du règne d’Auguste (de − 27 à 14), période la plus récente d’occupation humaine, à la période gauloise (de − 70 à − 50). « Ce qui est intéressant avec ce site, c’est qu’on va percevoir le passage de la fin de l’âge du fer à la période romaine », souligne Marion Dacko, ingénieure de recherche de la Maison des sciences humaines (MSH) de Clermont-Ferrand.

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