Le projet d’une Académie Saint-Louis en Sologne, premier établissement d’un projet d’internats catholiques privés non mixtes soutenus par le milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin, a été autorisé par les autorités, a appris vendredi 18 juillet l’Agence France-Presse (AFP) auprès du rectorat.
Après l’étude approfondie du dossier déposé le 18 avril, « aucun motif mentionné à l’article L. 441-1 du code de l’éducation, pour lesquels le recteur, le maire, le préfet ou le procureur de la République peuvent s’opposer à l’ouverture d’un établissement privé hors contrat, n’a été relevé », a annoncé le rectorat de l’académie d’Orléans-Tours dans un message transmis à l’AFP.
Ce premier projet d’une Académie Saint-Louis non mixte au domaine de Chalès, situé sur la commune de Nouan-le-Fuzelier (Loir-et-Cher), pourra donc ouvrir à la rentrée 2025. Dans une brochure, il était précisé que ce projet éducatif « trouve sa source dans l’“éducation intégrale” (…) qui considère la personne humaine tout entière : corps, esprit et âme ». « Les inquiétudes suscitées par ce projet ont été entendues. Dès les premiers mois de l’année scolaire 2025-2026, l’établissement fera l’objet d’un contrôle, comme le prévoit la loi », a ajouté le rectorat.
« Aucune subvention publique »
Un contrôle sur les champs « administratif et pédagogique », qui « permettra de s’assurer que l’établissement respecte l’ordre public, la prévention sanitaire et sociale et la protection de l’enfance et de la jeunesse, et que les enseignements dispensés permettent aux élèves d’acquérir les connaissances du socle commun », est-il assuré.
La semaine dernière, 160 personnalités politiques, syndicales et universitaires, parmi lesquelles l’ancien ministre de l’éducation nationale français Benoît Hamon, ou la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, s’étaient opposées au projet, notamment face au « risque d’endoctrinement ». Le projet « fait mine de s’intégrer dans les principes républicains », ont critiqué les signataires de la lettre signée le 8 juillet.
En réponse, plusieurs soutiens de l’Académie Saint-Louis de Chalès, dont le député (Loir-et-Cher, Rassemblement national) Roger Chudeau, et le maire de la commune, avaient répondu dans une lettre envoyée à l’AFP à « certains amalgames et [certaines] attaques » visant « une proposition alternative crédible » proposée par l’école, qui « ne bénéficiera d’aucune subvention publique ».
« Nous apprenons cette bonne nouvelle pour les nombreuses familles ayant fait le choix d’inscrire leurs enfants à l’Académie Saint-Louis de Chalès », a réagi l’établissement dans un message transmis à l’AFP, assurant se tourner « vers la rentrée, avec le souci constant de servir au mieux les jeunes et la région qui nous accueille ».
Newsletter
« La revue du Monde »
Chaque week-end, la rédaction sélectionne les articles de la semaine qu’il ne fallait pas manquer
S’inscrire
Selon les statuts de la société immobilière du domaine de Chalès consultés par l’AFP, deux entités créées par Pierre-Edouard Stérin, Otium Impact France et la Foncière du bien commun, en ont la gestion. Le JDD et L’Humanité avaient révélé le plan de bataille de M. Stérin, catholique conservateur exilé en Belgique, devenu milliardaire avec son entreprise de coffrets cadeaux Smartbox, et aspirant « à faire se lever une élite » avec « toutes les forces de droite ».