« Injuste et déséquilibré. » Ainsi François Hollande juge les orientations du plan d’économies drastiques que le premier ministre, François Bayrou, a présentées, mardi 15 juillet, pour espérer remettre les finances publiques d’aplomb. S’il partage le constat sur la situation de la dette, il en impute la faute à Emmanuel Macron et à sa politique depuis sept ans, appelant le gouvernement à faire preuve désormais de plus de responsabilité. Le député (Parti socialiste, PS) de Corrèze met sur la table quatre pistes de travail pour parvenir à un compromis avec les socialistes. Et laisse planer le doute sur une éventuelle censure à automne.
Le premier ministre a présenté son plan pour dégager 43,8 milliards d’euros d’économies dans le budget 2026. Quel regard portez-vous sur ces orientations ?
François Bayrou a raison de dire que la situation financière de notre pays est grave. Elle peut même devenir désastreuse si rien n’est fait. Mais il a tort de prétendre qu’elle serait le fruit de l’inertie des gouvernements depuis quarante ans.
Elle est le résultat de la politique menée depuis 2017 avec des baisses d’impôts inconsidérées (60 milliards d’euros chaque année, soit davantage que les 43 milliards demandés aujourd’hui) conjuguée à un défaut de maîtrise de la dépense publique après le Covid-19, et à une croissance anémiée, malgré les vains espoirs mis dans le « ruissellement ». Ainsi s’explique la montée vertigineuse de la dette. Près de 1 100 milliards d’euros de plus en sept ans, soit une progression de 50 %.
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