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Cheveux dressés sur la tête comme un bataillon punk au garde-à-vous et front de bibliophile élargi au fil de lectures encyclopédiques, Peter Sellars a toujours, à 67 ans, un regard d’enfant malicieux. Les productions décoiffantes du metteur en scène nous l’ont maintes fois prouvé : facile d’accès par le biais d’une imagerie associée au monde d’aujourd’hui, ce qui est montré se développe dans la probité mais pas dans l’innocence. Ce qui est dit, aussi. Alors on le croit sur parole quand, pour répondre à notre question sur la chose la plus importante de sa vie, il lance avec passion : « Les animaux ! »
Mais on se garde bien de voir dans les collections de serpents et de tortues du bambin de Pittsburgh (Pennsylvanie) le signe avant-coureur de son affection pour la biche du conte bouddhiste qu’il a revisité en collaboration avec la compositrice Sivan Eldar et la chanteuse Ganavya Doraiswamy pour aboutir à l’opéra The Nine Jewelled Deer (« la biche aux neuf bijoux »). De même qu’on évite de compter les colliers longs et rutilants qu’il porte afin d’esquisser un improbable rapprochement entre l’homme en tenue de parade excentrique et l’animal paré pour vivre une fable intemporelle.
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