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Travailleuses et travailleurs de l’art de Martinique, de Guadeloupe, de Guyane et d’ailleurs, nous avons appris avec déception l’annulation de l’exposition « Van lévé. Visions souveraines des Amériques et de l’Amazonie créoles et marronnes », prévue du 31 octobre 2026 au 5 avril 2027 au Centre Pompidou-Metz.

Comme son nom l’indique, cette exposition, imaginée par la curatrice d’origine guadeloupéenne Claire Tancons, a pour ambition d’affirmer la capacité des artistes et auteurs de nos régions de produire par eux-mêmes et pour eux-mêmes des visions d’avenir et des filiations singulières. En un mot, raconter dans nos termes et avec nos formes, nos histoires, nos mémoires et nos manières d’être au monde. C’est un enjeu essentiel de pouvoir porter de tels projets avec des professionnels de nos régions, au moment où nos œuvres attisent un intérêt grandissant sur les scènes de l’art global. En accueillant également des artistes et auteurs d’autres horizons, de renommée internationale, en croisant les générations autour d’un projet scientifique solide, « Van lévé » (« le vent se lève », en créole) a été pensée comme une exposition manifeste de la puissance de nos créations et de la rigueur de notre travail.

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L’annulation soudainement annoncée par le Centre Pompidou-Metz, et présentée comme relevant de motifs budgétaires, est un signe qui ne trompe pas. Une femme commissaire d’exposition guadeloupéenne sera toujours trop ambitieuse, quand bien même sa réputation internationale n’est plus à faire et qu’elle apporte en mécénat près de la moitié du budget de l’exposition qu’elle a conçue. Il se trouve que nous partageons nous aussi son ambition et que nous lui apportons ici notre soutien sans faille. Cette ambition est à la hauteur du respect que nous attendons à l’égard des récits que nous portons, au nom de celles et ceux qui nous ont précédés. Il ne s’agit pas pour nous de venir une fois de plus réclamer. Nous voulons ici affirmer qu’il est temps d’accorder nos montres et de passer à un autre temps.

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