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Histoires Web vendredi, juillet 4
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Le symptôme, constaté depuis des années, préoccupe les responsables politiques : Paris perd des habitants. A moins d’un an des élections municipales, le sujet s’installe comme l’un des thèmes de campagne : pour l’opposition, c’est le signe d’une mauvaise politique municipale ; pour la majorité en place, c’est, au contraire, la preuve qu’il faut en faire plus, quitte à prôner, comme le candidat écologiste David Belliard, une « désobéissance municipale » pour réquisitionner des logements vides.

Après examen des données historiques, géographiques et économiques, l’on peut se demander si les uns comme les autres ne se trompent pas en s’acharnant sur le mal pris de façon isolée, plutôt que de s’y attaquer en prenant en compte tout son environnement.

L’histoire démographique de Paris, c’est d’abord celle d’une capitale éponge qui s’est gorgée d’habitants jusqu’au trop-plein. Au début du XIXᵉ siècle, la ville a connu une croissance démographique annuelle de 1,5 %, puis a gonflé de 600 000 nouveaux habitants en 1860, lors de l’annexion d’une partie des communes de la banlieue.

Capitale la plus dense d’Europe

Juste avant les transformations haussmanniennes, le centre-ville est dense et insalubre. Dès 1872, il commence à se vider au profit des arrondissements limitrophes qui gagnent en habitants jusqu’en 1911, avant de décliner à leur tour vers les secteurs périphériques. Entre 1861 et 1999, la population correspondant aux quatre premiers arrondissements actuels chute de 380 000 à 101 000 habitants tandis que le 15ᵉ arrondissement grimpe de 56 000 à 225 460.

En 1921, Paris est à son maximum, à un peu moins de 3 millions de résidents. La densité de la population est alors équivalente à celle que connaît aujourd’hui Calcutta, en Inde. Pourtant, le nombre d’habitants reste stable jusqu’à l’après-guerre. Est-ce uniquement parce que la ville est attractive et dynamique ? Ou aussi parce que les habitants sont assignés à résidence près de leur emploi, avec des moyens de transport limités et un marché du travail qui n’a pas muté vers le secteur tertiaire ?

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