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« Tous les voyants sont au rouge » pour le collectif des associations pour le logement (CAL) qui a publié mercredi 2 juillet le compte rendu de sa conférence annuelle, alertant sur les plus de 7 000 demandes au 115, dont 2 000 concernant des enfants, restées sans réponse. Le collectif de 41 associations exhorte une nouvelle fois l’Etat à agir.

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Au 26 mai, « le nombre de demandes non pourvues, donc de personnes qui appellent le 115 et qui ne trouvent pas de solution » était « de 7 239 personnes », déclare la porte-parole du CAL et directrice générale de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), Nathalie Latour, lors d’une conférence de presse à Paris. Parmi ces 7 239 personnes, « 4 172 personnes en famille, dont 2 214 enfants de moins de 18 ans et 563 enfants de moins de 3 ans », précise-t-elle. Avant d’ajouter qu’« en 2022, il y avait à la même période 4 567 personnes en demande non pourvue ».

« Alarmants », ces chiffres sont de surcroît « sous-évalués » compte tenu du « taux extrêmement important » de non-recours au 115, selon le collectif, qui réunit une quarantaine d’associations nationales de lutte contre le mal-logement et le sans-abrisme dont la Fondation pour le logement des défavorisés, la Croix-Rouge ou Emmaüs.

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Une hausse des expulsions, l’une des causes du sans-abrisme

« Nous avons l’impression de répéter inlassablement que la situation se détériore et d’être dans une lente acceptation de ce qui nous paraît absolument inacceptable », déplore Nathalie Latour, appelant au nom du collectif à « un sursaut » de la part des autorités.

Dans ce rapport, plusieurs problèmes liés au sans-abrisme sont soulevés : outre les demandes non pourvues au 115, une attention particulière est donnée à la situation des femmes et des enfants sans-abri. Et l’une des principales causes de cette augmentation est le « durcissement des politiques en matière d’expulsion », mentionné dans le rapport. « En 2024, 24 556 ménages ont été expulsés de leur logement avec le concours de la force publique et deux à trois fois plus sont partis avant l’expulsion pour éviter un traumatisme supplémentaire », précise le rapport. Et ces chiffres sont en augmentation car en 2023, il était question de 19 000 expulsions.

« Cette conférence marque également un premier point d’étape suite à l’annonce des deux recours juridiques mettant en responsabilité l’Etat sur le droit à l’hébergement et le droit au logement », appuie le collectif sur son site. Le 13 février, le collectif des associations pour le logement (CAL) a déposé deux recours devant le tribunal administratif de Paris après une plainte contre l’Etat pour « non-assistance à personnes mal logées ».

L’Etat est accusé de ne pas respecter la loi à ce sujet : ni sur le droit au logement opposable, ni sur l’hébergement d’urgence. Le collectif déplore dans son rapport que « malgré le dépôt de [leur] recours, rien ne change. Pire, les dernières évolutions législatives et les dernières remontées de terrain nous font craindre le pire pour cette année 2025, pour laquelle tous les voyants sont au rouge ».

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A la fin de son rapport, les associations font de nombreuses préconisations, dont la valorisation de l’action des propriétaires qui s’inscrivent dans la politique du plan Logement d’abord et font un effort sur le prix des loyers.

Le Monde avec AFP

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