Rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese fait partie de ces nombreux experts en droit international qui estiment qu’un génocide se déroule à Gaza. Elle en disséquait « l’anatomie » dans un rapport paru en mars 2024. Dans un nouveau document rendu public lundi 30 juin, la juriste italienne met en cause une quarantaine d’entreprises et d’acteurs financiers étrangers, qu’elle accuse d’être impliqués dans la « campagne militaire qui a pulvérisé Gaza et déplacé le plus grand nombre de Palestiniens en Cisjordanie depuis 1967 [date du début de l’occupation par Israël des territoires palestiniens]. »
Intitulé « De l’économie d’occupation à l’économie de génocide », le rapport est fondé sur le postulat selon lequel la destruction quasi totale de l’enclave n’a pas été seulement permise par des gouvernements, qui « se dérobent à leurs obligations », mais aussi par tout un environnement économique. Plus de 56 000 Palestiniens ont été tués à Gaza par l’armée israélienne depuis octobre 2023, selon les chiffres du ministère de la santé de Gaza, jugés fiables par les Nations unies. Plus de 90 % des habitations ont été détruites ou endommagées, selon l’ONU.
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