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L’école française, pourtant pilier historique du pacte républicain, peine aujourd’hui à tenir l’une de ses promesses les plus essentielles : donner à chaque élève, indépendamment de son origine sociale, les mêmes chances de réussir. La France reste, selon l’enquête PISA 2022 de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’un des pays développés où la corrélation entre réussite scolaire et milieu d’origine est la plus forte. Cette situation, loin d’être une fatalité, révèle un enjeu essentiel : le besoin d’accompagnement des enseignants, notamment dans les établissements où l’école devrait justement jouer un rôle de compensation sociale.

Cette fragilité structurelle se manifeste aujourd’hui de manière particulièrement visible à travers la crise du recrutement. D’après le Syndicat national des enseignements de second degré (SNES-FSU), en septembre 2024, 56 % des collèges et lycées français déclaraient manquer d’au moins un enseignant. Ce déficit chronique touche plus durement encore les établissements situés en zone d’éducation prioritaire, où il alimente un cercle vicieux d’inégalités : moins d’enseignants, ce sont aussi moins d’heures d’enseignement, un climat scolaire plus tendu, et, in fine, des élèves encore davantage fragilisés dans leur parcours. Derrière ces carences, ce sont des destins individuels qui se jouent et, au-delà, des fractures collectives qui se creusent à long terme.

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A cela s’ajoute un isolement professionnel que trop d’enseignants débutants expérimentent dès leurs premières années d’exercice : selon une enquête IFOP pour la Fondation Jean Jaurès, seuls 63 % des enseignants se sentent soutenus dans ces situations. Débuter seul dans ce métier, sans repères ni soutien, c’est multiplier les risques d’abandon de carrière, réduire ses marges de progression et, à terme, compromettre son engagement. Ce déficit de lien et de reconnaissance constitue un puissant facteur d’érosion de la vocation enseignante.

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